les monnaies Carolingiennes
MessagePublié :26 août 2010, 03:10
Dans son Manuel de Numismatique paru en 1890, A. Blanchet expose rapidement la place des monnaies carolingiennes dans l'histoire numismatique. La prose a vieilli sur certains aspects (à l'époque on parle de "race" pour désigner les Mérovingiens ou les Carolingiens). Les informations numismatiques sur les monnaies carolingiennes étant plutôt rares sur Internet, nous n'avons pas jugé inutile de publier ici ce résumé assez dense qui donne une vue d'ensemble assez bonne sur ce que fut le monnayage carolingien:
Depuis l'avènement de Pépin (752), jusqu'à l'avènement de Louis le Débonnaire (814), la monnaie de l'empire d'Occident peut être considérée comme ayant appartenu véritablement aux souverains: mais, à dater de 814 où a lieu le démembrement de l'Empire de Charlemagne et son partage entre Charles le Chauve, Lothaire et Louis le Germanique, le nombre des ateliers royaux diminue alors et la Féodalité qui s'installe va augmenter considérablement les ateliers
Les évêques et les monastères se faisaient concéder les ateliers établis dans leurs villes, voulant jouir de prérogatives
Les seigneurs laïques, par concession plus ou moins régulière, exerçaient aussi le droit de monnayage et copiaient principalement les monnaies portant les monogrammes des rois Charles le Chauve et Eudes.
A l'origine des concessions, les seigneurs, prélats et monastères, chargés de la fabrication de la monnaie royale, étaient autorisés à prélever un bénéfice de 1 sou sur 22 et plus tard de 1 sou sur 20. Le bénéfice augmenta jusqu'au moment où la monnaie royale devint seigneuriale. Sous le règne d'Eudes, paraît la première espèce purement baronale : c'est le denier de Corbie, où le nom du roi, d'abord accompagné du monogramme de l'abbé, finit par disparaître complètement.
A l'origine du monnayage carolingien, le nom du souverain était généralement écrit en deux lignes. Quoique Longpérier ait contesté l'attribution à Charlemagne de pièces avec monogramme au centre (cat. Rousseau), Charlemagne en a probablement été l'inventeur, mais il s'en servit peu dans les ateliers d'Aquitaine où monnayait en son propre nom son fils Louis. Charles le Chauve employa ce type dans les seuls ateliers d'Aquitaine.
A l'édit de Pîtres, en 864, les monnaies devaient porter un monogramme cruciforme entouré du nom du souverain. Mais Charles le Chauve fit passer de la diplomatique sur les monnaies la formule dei.gratia.rex qui prit la place du nom royal dont le monogramme fut conservé; au revers, on inscrivit le nom de l'atelier autour d'une croix. Cette dernière modification, conservée par les successeurs de Charles le Chauve, devint le prototype presque général des monnaies féodales.
La série carolingienne n'est pas riche par ses types. Cependant, outre la croix, le monogramme et le temple, on trouve une porte de ville, un navire (Quentovic, Dorestadt), des instruments de monnayage (Melle), un saint debout (St Chéron, à Chartres), etc. Un certain nombre de rares deniers d'Arles, de Lyon, de Pavie, etc, portent la tête du souverain, fort peu ressemblante, du reste.
Le classement des monnaies carolingiennes est loin d'être achevé. L'ordre géographique est encore celui qui donnera le plus de résultats en permettant de reconnaître la filiation des types et l'âge des monnaies. C'est en déterminant, par ville et par région, une chronologie dans chaque série monétaire qu'on pourra peut-être parvenir à classer avec quelque certitude les monnaies au nom de Charles et au nom de Louis. Comme le disait M. de Barthélémy, dans son Manuel de Numismatique, publié en 1851, il faut éviter d'appliquer une classification centralisatrice à une époque où tout tendait, au contraire, à se décentraliser.
Les différences entre les principales régions de l'empire sont considérables. Dans la Neustrie, le monnayage est régulier, avec un style propre à chaque époque. Le type y est le même pour tous les ateliers, et il n'y a pas d'immobilisation locale; à partir de Charles le Chauve, le monarque est le Rex Francorum ; on n'y connaît plus le titre d'empereur.
L'Aquitaine, la Provence, la partie méridionale de la Bourgogne, prodiguent le titre impérial; on y trouve des immobilisations locales, des monnayages municipaux; les types sont mélangés.
Il en est de même pour la Germanie et la Lotharingie (Gariel, Introduction).
Pour un ouvrage élémentaire surtout, il fallait adopter une classification admise par tous les numismatistes.
C'est pourquoi nous avons adopté l'ordre CHRONOLOGIQUE suivi par Gariel, tout en rejetant les attributions qui nous ont paru erronées ou hasardées.
CATALOGUE des monnaies Carolingiennes à partir de Pépin (752-768) jusqu'à Louis V (986-987)
Cliquer sur les chiffres, ou 'suivante' juste en-dessous de chaque fin de page
De la page 1 à la page 11 pour la France
http://www.sacra-moneta.com/Numismatiqu ... age-2.html" onclick="window.open(this.href);return false;
http://www.fapage.com/monnaies_carolingiennes_001.htm" onclick="window.open(this.href);return false; 3 pages + photos
De la page 11 à la page 15 pour les Carolingiens Etrangers, de Lothaire (840-855) à Othon II (973-983)
http://www.sacra-moneta.com/Numismatiqu ... ge-11.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Les pages 15 et 16 pour les monnaies Vikings + http://xrl.in/66fe" onclick="window.open(this.href);return false; (Vikings et autres Barbares)
De la page 16 à la page 23 Catalogue des légenges sur les monnaies
Et les pages 23 et 24 Capitulaires diverses relatives au monneyage Carolingien
L'avènement des Carolingiens sur le trône fut accompagné d'une révolution monétaire des plus complètes, qui s'était déjà annoncée dès la fin de la dynastie des mérovingiens. L'or, si commun sous les Mérovingiens, ne fut plus employé : quelques pièces d'or de Charlemagne et de Louis-le-Débonnaire font seules exception à cette règle. Le flan des monnaies s'amoindrit et s'élargit; les têtes royales devinrent rares; les noms des monétaires disparurent à jamais, et les monnaies ne furent plus autorisées que par le nom du souverain. Ainsi les pièces carolingiennes diffèrent essentiellement des mérovingiennes par la matière, l'épaisseur, le style et les légendes. Les seules espèces réelles alors en usage sont le denier et le demi-denier ou obole.
Dans le principe, le type de la monnaie carolingienne est extrêmement simple: on y remarque pour tout ornement la croix à tranches égales légèrement pattées, et pour légende le nom du roi; au revers un nom de lieu. A partir du IXème siècle, le type paraît un peu plus varié et plus compliqué. Charlemagne essaya d'améliorer la monnaie, tant sous le rapport du poids que sous le rapport de l'art; il réussit à rendre les lettres plus correctes et le dessin moins grossier.
L'usage d'inscrire un nom de saint sur les monnaies semble avoir passé de l'Italie en France sous le règne de Charles le Chauve. Le roi Eudes se servit aussi quelquefois du monogramme carolin. Les espèces des derniers rois Carolingien ne présentent rien de particulier ou d'original, si ce n'est le mot rex écrit dans le champ. A vrai dire, ce ne sont que des copies plus ou moins fidèles des pièces de Charlemagne ou de Charles le Chauve.
Aux monnaies Carolingiennes succèdent les monnaies des Capétiens dont le premier Roi de France
fut Hughes Capet (987-996)
Le Travail de Maurice Prou 'Les monnaies Carolingiennes' 307 pages offertes par Gallica:
Depuis l'avènement de Pépin (752), jusqu'à l'avènement de Louis le Débonnaire (814), la monnaie de l'empire d'Occident peut être considérée comme ayant appartenu véritablement aux souverains: mais, à dater de 814 où a lieu le démembrement de l'Empire de Charlemagne et son partage entre Charles le Chauve, Lothaire et Louis le Germanique, le nombre des ateliers royaux diminue alors et la Féodalité qui s'installe va augmenter considérablement les ateliers
Les évêques et les monastères se faisaient concéder les ateliers établis dans leurs villes, voulant jouir de prérogatives
Les seigneurs laïques, par concession plus ou moins régulière, exerçaient aussi le droit de monnayage et copiaient principalement les monnaies portant les monogrammes des rois Charles le Chauve et Eudes.
A l'origine des concessions, les seigneurs, prélats et monastères, chargés de la fabrication de la monnaie royale, étaient autorisés à prélever un bénéfice de 1 sou sur 22 et plus tard de 1 sou sur 20. Le bénéfice augmenta jusqu'au moment où la monnaie royale devint seigneuriale. Sous le règne d'Eudes, paraît la première espèce purement baronale : c'est le denier de Corbie, où le nom du roi, d'abord accompagné du monogramme de l'abbé, finit par disparaître complètement.
A l'origine du monnayage carolingien, le nom du souverain était généralement écrit en deux lignes. Quoique Longpérier ait contesté l'attribution à Charlemagne de pièces avec monogramme au centre (cat. Rousseau), Charlemagne en a probablement été l'inventeur, mais il s'en servit peu dans les ateliers d'Aquitaine où monnayait en son propre nom son fils Louis. Charles le Chauve employa ce type dans les seuls ateliers d'Aquitaine.
A l'édit de Pîtres, en 864, les monnaies devaient porter un monogramme cruciforme entouré du nom du souverain. Mais Charles le Chauve fit passer de la diplomatique sur les monnaies la formule dei.gratia.rex qui prit la place du nom royal dont le monogramme fut conservé; au revers, on inscrivit le nom de l'atelier autour d'une croix. Cette dernière modification, conservée par les successeurs de Charles le Chauve, devint le prototype presque général des monnaies féodales.
La série carolingienne n'est pas riche par ses types. Cependant, outre la croix, le monogramme et le temple, on trouve une porte de ville, un navire (Quentovic, Dorestadt), des instruments de monnayage (Melle), un saint debout (St Chéron, à Chartres), etc. Un certain nombre de rares deniers d'Arles, de Lyon, de Pavie, etc, portent la tête du souverain, fort peu ressemblante, du reste.
Le classement des monnaies carolingiennes est loin d'être achevé. L'ordre géographique est encore celui qui donnera le plus de résultats en permettant de reconnaître la filiation des types et l'âge des monnaies. C'est en déterminant, par ville et par région, une chronologie dans chaque série monétaire qu'on pourra peut-être parvenir à classer avec quelque certitude les monnaies au nom de Charles et au nom de Louis. Comme le disait M. de Barthélémy, dans son Manuel de Numismatique, publié en 1851, il faut éviter d'appliquer une classification centralisatrice à une époque où tout tendait, au contraire, à se décentraliser.
Les différences entre les principales régions de l'empire sont considérables. Dans la Neustrie, le monnayage est régulier, avec un style propre à chaque époque. Le type y est le même pour tous les ateliers, et il n'y a pas d'immobilisation locale; à partir de Charles le Chauve, le monarque est le Rex Francorum ; on n'y connaît plus le titre d'empereur.
L'Aquitaine, la Provence, la partie méridionale de la Bourgogne, prodiguent le titre impérial; on y trouve des immobilisations locales, des monnayages municipaux; les types sont mélangés.
Il en est de même pour la Germanie et la Lotharingie (Gariel, Introduction).
Pour un ouvrage élémentaire surtout, il fallait adopter une classification admise par tous les numismatistes.
C'est pourquoi nous avons adopté l'ordre CHRONOLOGIQUE suivi par Gariel, tout en rejetant les attributions qui nous ont paru erronées ou hasardées.
CATALOGUE des monnaies Carolingiennes à partir de Pépin (752-768) jusqu'à Louis V (986-987)
Cliquer sur les chiffres, ou 'suivante' juste en-dessous de chaque fin de page
De la page 1 à la page 11 pour la France
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http://www.fapage.com/monnaies_carolingiennes_001.htm" onclick="window.open(this.href);return false; 3 pages + photos
De la page 11 à la page 15 pour les Carolingiens Etrangers, de Lothaire (840-855) à Othon II (973-983)
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Les pages 15 et 16 pour les monnaies Vikings + http://xrl.in/66fe" onclick="window.open(this.href);return false; (Vikings et autres Barbares)
De la page 16 à la page 23 Catalogue des légenges sur les monnaies
Et les pages 23 et 24 Capitulaires diverses relatives au monneyage Carolingien
L'avènement des Carolingiens sur le trône fut accompagné d'une révolution monétaire des plus complètes, qui s'était déjà annoncée dès la fin de la dynastie des mérovingiens. L'or, si commun sous les Mérovingiens, ne fut plus employé : quelques pièces d'or de Charlemagne et de Louis-le-Débonnaire font seules exception à cette règle. Le flan des monnaies s'amoindrit et s'élargit; les têtes royales devinrent rares; les noms des monétaires disparurent à jamais, et les monnaies ne furent plus autorisées que par le nom du souverain. Ainsi les pièces carolingiennes diffèrent essentiellement des mérovingiennes par la matière, l'épaisseur, le style et les légendes. Les seules espèces réelles alors en usage sont le denier et le demi-denier ou obole.
Dans le principe, le type de la monnaie carolingienne est extrêmement simple: on y remarque pour tout ornement la croix à tranches égales légèrement pattées, et pour légende le nom du roi; au revers un nom de lieu. A partir du IXème siècle, le type paraît un peu plus varié et plus compliqué. Charlemagne essaya d'améliorer la monnaie, tant sous le rapport du poids que sous le rapport de l'art; il réussit à rendre les lettres plus correctes et le dessin moins grossier.
L'usage d'inscrire un nom de saint sur les monnaies semble avoir passé de l'Italie en France sous le règne de Charles le Chauve. Le roi Eudes se servit aussi quelquefois du monogramme carolin. Les espèces des derniers rois Carolingien ne présentent rien de particulier ou d'original, si ce n'est le mot rex écrit dans le champ. A vrai dire, ce ne sont que des copies plus ou moins fidèles des pièces de Charlemagne ou de Charles le Chauve.
Aux monnaies Carolingiennes succèdent les monnaies des Capétiens dont le premier Roi de France
fut Hughes Capet (987-996)
Le Travail de Maurice Prou 'Les monnaies Carolingiennes' 307 pages offertes par Gallica: