Mémoires dérisoires..
MessagePublié :26 sept. 2011, 10:44
La sortie de Geminico et son trésor d'anciens francs m'a rappelé une ancienne sortie qui m'avait inspiré un texte...je le ressors des tiroirs parce l'émotion m'avait permis de bien traduire à l'époque ce que la détection pouvait me donner...d'autres s'y reconnaitront sans doute...
C'est l'histoire d'un champ... Vous savez un champ comme beaucoup d'entre nous en ont connus....
Un champ qui autrefois était le terrain de jeu des enfants du village. Qui a été aux fil des ans la Prairie d'Oeil de Faucon, la savane de Daktari et l'espace spatio-temporel de Goldorak. Un champ qui a il y a un peu plus longtemps à servi aux hommes pour planter leur pain à l'époque où on ne le trouvait pas sous cellophane à Super U ...
Un champ tout près d'un village qui est devenu un terrain vaguement vague aux abord d'une cité dortoir où l'on dort mal...
Un champ qui a connu les rires des enfants et la sueur des hommes.
Aujourd'hui, plus grand monde ne le fréquente. Les hommes sont partis travailler ailleurs et les enfants ont d'autre jeux, leurs consoles les consolent.
De temps à autre, de jeunes peigne-culs y balancent leurs canettes et un chasseur paresseux et pressé abrège les souffrances de quelques lapins myxomateux.
Dans quelques mois ce ne sera plus un champ. Ce sera le Clos du Soleil Couchant ou Levant ou Brûlant rayer-la-mention-inutile.
On aura bétonné, gazonné, pisciné tout ça et les inules, les lierres, les coquelicots, les épervières, les vipérines laisseront la place au ray grass anglais....
Le champ survivra quelque temps dans la mémoire des hommes puis des vieillards puis plus du tout.
Il y a encore un peu de temps pour recueillir les traces du passage des générations. Mais les archéologues ont peu de moyens et beaucoup de travail. Il y a urgence sur le chantier de la rocade est, sur le chantier du TGV....
Il s'est passé des choses ici aussi pourtant, des hommes ont vécu et sont morts, des armées ont passé et repassé, l'Histoire a laissé sa marque. Mais ce n'est qu'un champ, un modeste champ sans même nom de lieu dit....
Et puis ce champ n'est pas seul; ils sont des dizaines, des centaines dans le même cas rien que sur notre département.
J'y ai fait un tour d'une heure entre deux averses, une prise de contact, une manière de faire connaissance.
J’y ai trouvé les vestiges de plusieurs générations, des jouets d’enfants, des menues monnaies, les traces de vies modestes, sans bruits, sans autres traces laissées dans la mémoires des hommes que ces quelques soldats de plombs, débris d’autos ou anciens francs .
Des babioles perdues ou jetées par des mômes qui ont grandi ou vieilli depuis et qui, pour la plupart, ne se souviennent plus de ce champ.
Peut être gardent-ils quand même au fond de leur inconscient comme un parfum persistant, une vague nostalgie de cet âge béni, cette nostalgie qui m’a pris en fouillant ces archives intimes.
C’est ma mémoire qui est remontée de la terre, celle des années insouciantes. De ces années trop courtes qui font trop vite de nous des adultes responsables et respectables.
Certes c'est une récolte modeste mais multipliée par les heures de détections qu'il me reste à passer, par le nombre de mes camarades qui baladent leurs poêles dans tous les recoins oubliés et condamnés de notre pays, cela représente une somme considérable d'informations et de données.
Pour l’instant elle n’ont que la valeur d’un souvenir d’enfance ; quand les enfants seront morts elle deviendront l’Histoire.
En attendant ce jour, mes étagères et mes rayonnages conservent la mémoire des hommes et des terres disparues...
C'est l'histoire d'un champ... Vous savez un champ comme beaucoup d'entre nous en ont connus....
Un champ qui autrefois était le terrain de jeu des enfants du village. Qui a été aux fil des ans la Prairie d'Oeil de Faucon, la savane de Daktari et l'espace spatio-temporel de Goldorak. Un champ qui a il y a un peu plus longtemps à servi aux hommes pour planter leur pain à l'époque où on ne le trouvait pas sous cellophane à Super U ...
Un champ tout près d'un village qui est devenu un terrain vaguement vague aux abord d'une cité dortoir où l'on dort mal...
Un champ qui a connu les rires des enfants et la sueur des hommes.
Aujourd'hui, plus grand monde ne le fréquente. Les hommes sont partis travailler ailleurs et les enfants ont d'autre jeux, leurs consoles les consolent.
De temps à autre, de jeunes peigne-culs y balancent leurs canettes et un chasseur paresseux et pressé abrège les souffrances de quelques lapins myxomateux.
Dans quelques mois ce ne sera plus un champ. Ce sera le Clos du Soleil Couchant ou Levant ou Brûlant rayer-la-mention-inutile.
On aura bétonné, gazonné, pisciné tout ça et les inules, les lierres, les coquelicots, les épervières, les vipérines laisseront la place au ray grass anglais....
Le champ survivra quelque temps dans la mémoire des hommes puis des vieillards puis plus du tout.
Il y a encore un peu de temps pour recueillir les traces du passage des générations. Mais les archéologues ont peu de moyens et beaucoup de travail. Il y a urgence sur le chantier de la rocade est, sur le chantier du TGV....
Il s'est passé des choses ici aussi pourtant, des hommes ont vécu et sont morts, des armées ont passé et repassé, l'Histoire a laissé sa marque. Mais ce n'est qu'un champ, un modeste champ sans même nom de lieu dit....
Et puis ce champ n'est pas seul; ils sont des dizaines, des centaines dans le même cas rien que sur notre département.
J'y ai fait un tour d'une heure entre deux averses, une prise de contact, une manière de faire connaissance.
J’y ai trouvé les vestiges de plusieurs générations, des jouets d’enfants, des menues monnaies, les traces de vies modestes, sans bruits, sans autres traces laissées dans la mémoires des hommes que ces quelques soldats de plombs, débris d’autos ou anciens francs .
Des babioles perdues ou jetées par des mômes qui ont grandi ou vieilli depuis et qui, pour la plupart, ne se souviennent plus de ce champ.
Peut être gardent-ils quand même au fond de leur inconscient comme un parfum persistant, une vague nostalgie de cet âge béni, cette nostalgie qui m’a pris en fouillant ces archives intimes.
C’est ma mémoire qui est remontée de la terre, celle des années insouciantes. De ces années trop courtes qui font trop vite de nous des adultes responsables et respectables.
Certes c'est une récolte modeste mais multipliée par les heures de détections qu'il me reste à passer, par le nombre de mes camarades qui baladent leurs poêles dans tous les recoins oubliés et condamnés de notre pays, cela représente une somme considérable d'informations et de données.
Pour l’instant elle n’ont que la valeur d’un souvenir d’enfance ; quand les enfants seront morts elle deviendront l’Histoire.
En attendant ce jour, mes étagères et mes rayonnages conservent la mémoire des hommes et des terres disparues...