Paladin a écrit :
Ils y sont arrivés pourquoi pas nous ?
Les Italiens, les Espagnols, la Grèce, le Portugal, la Suède et d'autres encore n'y arrivent pas non plus.
Il faut essayer de comprendre le terreau sur lequel est né le Treasure Act nous n'y somme pas tout à fait:
- D'une part le nombre de prospecteurs a explosé outre manche il y a 20 ans, le nombre de points de vente aussi. Ce phénomène est tardif en France mais bien réel aussi.
- D'autre part, la Grande Bretagne est gouvernée par le pragmatisme, c'est dans leur nature et lorsqu'ils se sont retrouvés avec 100.000 détectoristes dans les champs ils ont vite compris que la répression était impossible.
La France est gouvernée par des principes, les événements extérieurs n'ont que peu d'emprise sur un principe. L'Archéologie est affaire de professionnels et de privilèges, elle est réservée à une élite au même titre que la politique. Nous ne passerons jamais la barricade dressée par la grande République, aussi l'exemple anglais quoique intéressant n'est pas applicable en France à mon humble avis.
Mais l'état n'a pas entièrement tort, il faut l'admettre et faire notre indispensable autocritique. J'ai pu lire ici des commentaires de membres se considérant aussi compétents qu'un archéologue parce-qu'ils ont appris à se servir de google pour ID une piécette....sincèrement ? C'est très grave et soulève un problème évident, l'insouciance. Ces (rares) personnes ne connaissent même pas la définition et la fonction de l'archéologie.
Je pars détecter dimanche am et me retrouve à reboucher tous les trous d'un connard passé avant moi dans la matinée, je me dis naturellement qu'il faudra faire le ménage un jour.
Imaginons que je fasse un tour sur leboncoin, que vais-je y trouver ?
Pourquoi ce forum interdit la publication de mobilier ou monnaie en or antique ? (à raison).
Posez-vous une question simple, quel est le moteur de votre passion ? La connaissance ou la convoitise ? Qui d'entre-vous a offert généreusement ses plus belles pièces à des musées ?
Qui serait prêt à révéler son meilleur coin pour étude ?
Ce ne sont que quelques questions, posez-les avec une grande honnêteté intellectuelle sans vous mentir ensuite seulement nous pourrons poser le débat de fond, le vrai.
La démocratisation de la détection de loisirs est un mal, un grand mal. Mais pour un grand bien à condition d'en sortir par le haut.
Ce débat honnête semble vouloir grandir, il est plus proche que jamais. Mais la naïveté du gros beauf en 4x4 et treillis dont le seul intérêt est la valeur numéraire de l'objet déterré anéantit systématiquement tout embryon de discussion. Il ne saurait même pas faire la différence entre le paléolithique et le néolithique ou placer Henri II sur une chronologie et pourtant il se dit passionné d'histoire ? Sans déconner, passionné de quoi d'Histoire ou uniquement de monnaies historiques ? Il mélange tout sauf les commandes pour envoyer sa vidéo sur youtube, maculée de fautes d'orthographe bien évidemment...la vidéo d'exhibition est le mal absolu.
Je peux paraître dur, je vous l'accorderai volontiers mais sans autocritique nous n'avancerons jamais. Quand le Treasure Act est né en GB, il n'existait pas encore de vidéos quotidiennes et provocatrices pour saboter le projet.
Enfin, cela va peut-être vous surprendre, mais les autorisations administratives existent. Elles sont rares mais elles existent. Toutefois ces UDM là ne sont pas sur les forums, ils ont su créer leur réseau avec les années, ils ont su gagner la confiance des autorités. Voici de parfaits "Coroners" potentiels, non ?
Pour finir ce pavé imbuvable (je vous l'accorde aussi), quelques idées non exhaustives qui n'engagent que moi:
Je ne vous apprendrai rien en vous parlant de la crise économique, la France n'a plus et n'aura plus les moyens de ses ambitions. Il faut gérer l'urgence et l'archéologie et la culture n'est pas une priorité quand il faut manger et travailler. Les projets de fouilles s'effondrent par manque de moyens, les archéologues ne peuvent plus travailler sereinement. Quel geste plus élégant que de leur prêter main forte, nous sommes si nombreux que la masse bénévole potentielle pourrait apporter une aide précieuse. Pourquoi ne pas s'organiser et se rapprocher des décideurs ? Une main d'oeuvre simple et gratuite peut sauver notre image catastrophique.
Ma dernière idée consiste en l'élaboration de bases de données participatives (sur le modèle Pamoch), tout site que nous pensons digne d'être étudié (selon un protocole simple, le faisceau d'indices: objets/monnaies/tuiles/briques/scories etc...) devrait être soigneusement répertorié. L'alimentation de ces données devrait être privée et anonyme et confiée à des structures représentatives. Quel bel argument de négociation.