Rococo a écrit :lettre ouverte au ministère de la culture,aux instances archéologiques,et à tous ceux qui se sentent concernés par le patrimoine archéologique Nationali am sorry
Décembre 2014
LA DETECTION : UNE CHANCE POUR L’ARCHEOLOGIE !
Le siècle des lumières est un mouvement né au XVIII è dont le but était de dépasser l'obscurantisme et de promouvoir la connaissance.
Ce concept, loin d'être figé, fut en opposition tout au long de l'évolution de l’humanité à la résistance véhiculée par le conservatisme des idées.
Le XX è siècle fut celui du grand développement des sciences et des techniques. Il eut pour aboutissement l’épanouissement des sociétés et le progrès social.
Mais la science, qui est progressiste par nature, engendre des freins au développement des mêmes sociétés et suscite des peurs semblables à celles que l’on a pu voir apparaitre lors de la création des chemins de fer ou de l’aviation, entre autres. Ces freins, comme ce fut le cas pour Galilée, vont jusqu’ à ralentir, pour un temps, l’évolution de la science.
Le XXI è siècle ne déroge pas à la règle. La science, restée individuelle jusqu’alors, va faire un bond spectaculaire grâce au développement des sociétés qui participent à l’effort scientifique. Aujourd’hui, suite à l'internationalisation de la société et, par conséquent, l'élargissement de sa base de recherche, la science devient sociale et doit s'appuyer sur sa composante pour se développer.
Les exemples sont légion où l'on voit, par exemple, dans le domaine de l'océanographie mais aussi de l'agriculture, les scientifiques travailler de concert avec les professionnels des milieux concernés, à savoir les pêcheurs et leurs infrastructures mais aussi le monde agricole qui participe avec l'INRA au développement de la connaissance.
Dans ce contexte, qu’en est-il de l'archéologie ?
Elle aussi est traversée par des courants contradictoires et même antagonistes, ou le conservatisme s’arcboute sur des idées et des valeurs passéistes alors qu’elle devrait s’ouvrir sur le monde qui l’entoure.
Le développement des techniques a abouti à l'apparition d'un outil extraordinaire qu'est le détecteur de métaux. Il devrait permettre un accroissement spectaculaire des découvertes archéologiques en venant épauler l'archéologie traditionnelle.
Si la technique progresse, la société aussi, le besoin de culture devient pressant, et aujourd’hui, on ne peut faire fi de ce que nous considérons comme une révolution culturelle. Le détecteur de métaux suscite un désir de connaissance chez les utilisateurs. Il est devenu un phénomène de société qui devrait faire entrer l'archéologie dans une ère nouvelle et doit apporter à cette science ce que le train, le bateau ou l’avion ont apporté aux transports. Il peut permettre de créer une base de données unique, notamment sur « le petit patrimoine » et la circulation des monnaies, qui représenterait une avancée importante pour l'archéologie.
Certains pays du nord de l'Europe mettent déjà en application ce principe de collaboration entre citoyens et professionnels, tout comme la Grande Bretagne dont les instances dirigeantes ne cessent de couvrir d'éloges l’apport de la détection.
Alors, véritable chance ou vrai danger ?
Dans le contexte actuel, une loi paralysante et inadaptée s'oppose au progrès scientifique en laissant libre cours aux obscurantismes de tous poils. Un lobby corporatiste et sectaire a recouvert l’archéologie française d’une chape de plomb en muselant tous les professionnels osant mettre en doute leur théorie rétrograde. Résultat : la plupart des découvertes de particuliers sont passées sous silence par crainte, avec pour conséquence une perte immense pour la connaissance et le risque de voir notre pays se transformer en désert archéologique. Bien entendu, la société avancera quand même mais au prix de dégâts inestimables. Cela, c’est le vrai danger !
Le bon sens voudrait que ceux qui le désirent puissent participer aux recherches sur le terrain, tout en ayant conscience qu’ils ne sont pas scientifiques.
Mais nous pensons que le véritable bond en avant vers une base de données unique et inconnue jusqu’alors est de laisser libre cours à cette passion sociétale sur des zones non classées. C’est là que l’apport de la détection peut être le plus important.
Bien sûr il faudra élaborer un cadre, peut-être même une formation ou un permis qui pourrait permettre de financer des musées, par exemple. Ce cadre devra être défini entre toutes les parties.
Pour conclure, nous dirons qu'il est très urgent de se lancer dans ce processus d'ouverture porteur de richesses scientifiques et d’espérance qui permettrait à l’archéologie de rejoindre le concert des sciences évoluées. Celles d’où la société n’est pas exclue. Cela, c’est une véritable chance !
but you are putting to many things all together in one basket
[/quote] avec pour conséquence une perte immense pour la connaissance et le risque de voir notre pays se transformer en désert archéologique. Bien entendu, la société avancera quand même mais au prix de dégâts inestimables.[/quote]
europe commence tout juste à gratter la surface.
au cours des 20 dernières années en Grande-Bretagne 90 pour cent des découvertes intéressantes provient de terres labourées
ce est paresseux
mais après vingt ans, ils trouvent toujours des choses étonnantes dans les champs labourés
OUI labourés!!!
this is the real state of france to be honest
Une chape de plomb est tombée sur la recherche archéologique pour des raisons qui étaient pourtant prévisibles.
Dans ce paysage, force est de constater que la place de l'archéologie bénévole est devenue à peu près nulle : elle a été marginalisée, imprudemment détruite sous toutes ses formes. Aussi bien sa collaboration sur les chantiers de l'Inrap (Institut national de recherche archéologique préventive) n'est elle pas possible, selon le ministère de la culture, pour de mauvaises raisons telles que l'absence de contrat de travail obligatoire, de protection sociale, etc. Le vrai motif est que dans le régime actuel de l'archéologie préventive, la candidature d'équipes très peu coûteuses serait considérée par d'aucuns comme un "dumping social".
Par ailleurs, les chantiers de fouilles programmées offrent en théorie un cadre aux amateurs. Mais il faut bien réaliser que faute de crédits ou en raison de blocages administratifs, ces chantiers se sont réduits comme peau de chagrin. Pour une époque déterminée, il n'est pas rare qu'un seul chantier s'y rapportant soit destiné aux fouilles dans une région comprenant quatre à cinq départements. Or, si l'on prend en compte les membres de l'encadrement, les vétérans de l'équipe et les étudiants prioritaires, l'accès aux bénévoles devient dérisoire. En outre, les chantiers dirigés par les bénévoles, si compétents soient-ils, sont devenus rarissimes : A cet égard, la magnifique fouille de l'ensemble gallo-romain de Chateaubleau (S. et M.) fait figure d'exception.
Est-ce à dire pour autant qu'une archéologie professionnelle n'était pas indispensable ? Certainement pas. Il est tout à fait évident qu'une généralisation de l'archéologie préventive suppose des structures pérennes, disponibles à tout moment sur l'ensemble du territoire et placées sous une direction centralisée.
Est-ce à dire que les opérations de fouilles soient de meilleure qualité que celles menées naguère par les équipes bénévoles ? La réponse doit être nuancée. Certes, les techniques ont évolué. De même, les analyses métalliques se sont affinées. Cependant, les équipes actuelles mènent leurs fouilles avec les mêmes outils et appareils de visée que ceux utilisés naguère par les anciennes équipes dont les relevés topographiques étaient tout à fait fiables. La spécialisation professionnelle n'est pas en soi une condition de réussite : en contrepoint de très belles opérations de fouilles, comme celles des tombes franques aristocratiques de Saint-Dizier, il faudrait citer bien des opérations médiocres et peu signifiantes, certaines mal conduites comme la fouille récente de la Caillaudière à Sallertaine en Vendée.
Est-ce à dire que les résultats scientifiques soient supérieurs à ceux que l'on obtenait naguère ? Rien n'est moins sûr : la finalité d'une fouille réussie est sa publication, c'est-à-dire la venue au jour de ses résultats et ses apports. Or, la carence chronique de publications exhaustives reste préoccupante. Pourtant, le nombre des spécialistes français et leur compétence ne sont pas en cause : ils sont mal informés et mal utilisés et ne disposent pas de supports satisfaisants pour faire connaître leurs travaux. Sur 200 opérations de fouilles annuelles menées par l'INRAP, combien seront publiés dans des délais raisonnables ?
UNE FAUTE MAJEURE
Bref, l'abandon volontaire de l'archéologie bénévole fut à coup sûr une faute majeure qu'il sera très difficile de corriger.
Si la mise en œuvre d'une archéologie professionnelle fut bien une nécessité dans le dernier tiers du XXe siècle, elle n'était nullement exclusive de l'archéologie traditionnelle à laquelle on devait tant, et qui aurait pu lui apporter l'appoint indispensable qui lui fait à présent défaut.
Or, au lieu de rallier les amateurs encore disponibles et de recréer les conditions d'un rapport de confiance, les autorités choisissent ce moment précis pour s'en prendre à présent aux adeptes de la prospection de surface pratiquée par les utilisateurs de détecteurs de métaux (UDM). Dernier refuge sur le terrain d'amateurs curieux et parfois dévoyés, ces prospecteurs tombent sous le coup d'une loi de décembre 1989 qui a échoué dans tous ses objectifs et se révèle préjudiciable pour la Communauté scientifique.
Sur un plan général, il faut admettre que l'effectif global des bénévoles, si l'on inclut tous les prospecteurs, représente près de vingt fois le contingent d'archéologues professionnels sur le terrain. Or il est évident que le champ d'action n'a jamais été aussi vaste pour des intervenants bénévoles.
De façon générale, les amateurs devraient être sollicités comme ils l'étaient naguère pour accomplir des tâches que l'archéologie professionnelle peine à réaliser notamment dans l'inventaire et la définition des sites en milieu rural. En outre, l'effarante inflation des destructions en tout genre de sites archéologiques non fouillés offre aux interventions de sauvetage un champ d'action considérable.
Louis-Pol Delestrée, docteur d'Etat en histoire ancienne