En fait, cette question du nettoyage est vraiment très délicate.
Déjà, nous devrions faire le distinguo entre nettoyage et restauration, puis l'un comme l'autre, y ajouter la problématique de la conservation.
Ce sont 3 choses bien différentes qui dans certains cas ne sont pas du tout compatibles (moralité, ça complexifie encore plus !)
Les conditions d'enfouissement varient d'un extrême à l'autre parfois très rapidement (sur quelques cm2), une monnaie à côté d'un clou ne réagira pas de la même façon que s'il n'y a pas de clou, etc etc...
La formation de la patine est une chose excessivement complexe et les produits de corrosion (ce qu'on appelle dans notre jargon "la patine") sont très nombreux et très complexes d'un point de vue chimique (il en existe plus de 200 clairement identifiés...)
Parfois les patines sont stables et protectrices, parfois stables mais non protectrices, parfois instables, parfois instables et destructives. C'est un peu la loterie et nous n'y pouvons pas grand chose.
Il faut savoir que les deux principaux facteurs activant ou réactivant la corrosion sont l'O2 et l'H2O.
Dès qu'on sort une monnaie de la "camisole chimique" dans laquelle el baignait depuis des années ou des siècles, alors on modifie cet environnement chimique et alors on relance le phénomène de corrosion (attention, corrosion n'a pas toujours une signification négative !)
La plupart d'entre nous a déjà remarqué que lorsqu'on déterre une monnaie, celle-ci est d'un vert bien luisant, avec des reliefs bien apparents.
Quelques heures passées, une fois de retour à la maison, horreur, la monnaie s'est ternie, elle a perdu la profondeur de ces reliefs....Et bien voila. L'environnement a changé, la monnaie commence déjà à "sécher" et il sera quasi impossible de la retrouver avec le même brillant que lorsqu'on la déterrée.
Idem pour les concrétions. En sortie de terre on a souvent l'impression qu'un bon coup de brosse à dents et tout ira bien, et puis finalement, on s'aperçoit que ça va être beaucoup plus complexe.
On voit beaucoup de monnaies qui décrites comme des "savos" ou "trop concrétionnées pour être sauvées", mais en fait si on y passe un peu de temps, qu'on a les bons outils, la techniques, on peut en tirer de belles choses.
Bien entendu, toutes les monnaies et tous les terrains ne se valent pas. Certains conservent mieux que d'autre. C'est ainsi, il faut l'accepter.
Mais penser qu'un trempage dans l'huile d'olive suffira, ça doit arriver dans 1 cas sur 100 franchement. Avec les contraintes de l'huile d'olive...aspect gras, milieu acide....si vous tenez tant à l'huile, utilisez plutôt une huile minérale qui sera moins agressive. Mais bon...c'est pas la panacée non plus.
Il faut bien comprendre que le nettoyage d'un napoléon ou d'un nummus, ce n'est pas du tout la même chose ! Ce qui marche pour l'un ne marchera quasiment jamais pour l'autre !
Enfin, nous n'avons pas tous les mêmes attentes (et temps !) vis à vis du nettoyage. Donc parfois, mieux vaut ne pas nettoyer et se contenter d'une monnaie identifiable en l'état plutôt que de vouloir la décrasser complètement.
C'est un choix comme un autre.
PS : dans 90% des cas, la meilleure méthode reste encore l'huile de coude sous binoculaire avec cure-dent et micro fraises dentaires (difficiles à trouver dès lors qu'on veut des tailles intéressantes et non aggressives pour la patine....10 à 20 fois moins gros que le grain du crayon à dédé....à oublier d'ailleurs ce crayon !)
PS2 : je travaille depuis plusieurs mois, à titre perso, sur un produit de "ramollissement des concrétions" spécifiques aux monnaies en Bronze (et plus particulièrement les bronzes romains)
J'ai des résultats assez honorables même si ça ne fonctionne pas pour tout...mais dans l'ensemble ça aide bien sur tout ce qui est organique, ce qui en soi est déjà pas mal (quiconque à déjà passé des heures sur un nummus à nettoyer la titulature comprendra !)
Si quelqu'un a une monnaie récalcitrante, il peut m'envoyer une photo. Je dirais si je pense qu'il y a possibilité de faire quelque chose avec ma méthode ou non.