Aujourd'hui, je tenais à vous faire découvrir ou redécouvrir un joli petit village situé à quelques kilomètres de chez moi.... Ce village, c'est Angles-sur-l'Anglin.
La commune est située dans l'est du département de la Vienne, à la limite avec les départements de l'Indre et de l'Indre-et-Loire.
C'est à la présence d'imposants rochers dénudés surplombant l'Anglin que le bourg d'Angles doit sa beauté pittoresque. Un formidable éperon rocheux s'interpose entre la rivière et le plateau.
Classé parmi les plus beaux villages de France, Angles a sa ville haute et sa ville basse. Tandis que les maisons et les rues de la ville s'enchevêtrent de pittoresque façon en ville haute, le château domine la ville basse.
Les origines du village paraissent plus que controversées...
En effet, les guides touristiques modernes privilégient la thèse qui voudrait qu'Angles doive son nom, tout comme l'Angleterre, à un peuple germanique venu du Schleswig, aujourd'hui Land allemand de la plaine du Nord : les Angles, dont les descendants se seraient installés près de l'Anglin au VIIème siècle. Quelques soient les origines d'Angles, c'est bien avant notre ère que la civilisation laisse ses empreintes à Angles, qui n'est pas encore Angles…
L'histoire d'Angles-sur-l'Anglin commence il y a 14 000 ans. Sur les rives de l'Anglin dans l'abri du Roc aux Sorciers, les hommes magdaléniens ont sculpté des bas-reliefs représentants des animaux et des formes humaines. Cet ensemble découvert en 1948, unique au monde n'est pas ouvert au public..
Cette fabuleuse frise unique nous révèle l'univers des hommes de Cro-Magnon, peuplé de bouquetins, bisons, chevaux, félins, rennes et figurations humaines, dont l'exceptionnel ensemble des trois femmes sculptées.
Plus tard, sur la rive gauche de l'Anglin, un faubourg s'est créé autour de la chapelle Sainte Croix, vénérable reste d'un établissement monastique construit au XIème siècle qui fut le chef-lieu religieux de la contrée.
Isembert Ier vers 1040 est à l'origine de l'abbaye. En 1088, Hugues VI de Lusignan offre l'église à l'abbaye Saint-Cyprien de Poitiers. Vers 1094, le pape Urbain II fait remplacer les moines bénédictins par des chanoines réguliers de l'ordre de Saint-Augustin, qui tiendront l'abbaye jusqu'à la Révolution. Mais il faut attendre la fin du XIIème siècle pour voir s'élever l'église abbatiale dont on voit aujourd'hui les restes. Commencée en 1175, elle est consacrée en 1192, sous le règne de Philippe Auguste. L'abbaye s'enrichit vite de nombreux dons et d'échanges avec celle de la Merci Dieu. Mais à la fin de la guerre de cent ans, en 1428, les ressources ont tellement diminué qu'il ne subsiste que 10 moines au lieu de 24. Les abbés s'y succèdent et à partir de la fin du XVIème siècle, Sainte-Croix devient une abbaye en commende. En 1768, à la fin du règne de Louis XV, on dénombre encore 5 moines. A la Révolution, les maisons des chanoines sont vendues comme biens nationaux à des particuliers, mais l'abbaye reste propriété de l'Etat et personne ne l'entretient. En ruine, la route reliant Angles à Saint-Pierre de Maillé fut construite à travers les décombres en 1835.
En haut du village, on trouve la chapelle Saint-Pierre.
Elle a été érigée sur le point culminant de la falaise. Autour de la chapelle des restes d'une motte féodale sont encore visibles aujourd'hui. La chapelle est séparée de la forteresse par la "tranchée des Anglais" : fissure naturelle aménagée par l'homme.
La légende voudrait qu'après la défaite face aux anglais à Maupertuis du roi Jean le Bon, ces derniers soient arrivés à Angles pour s'emparer du château "en taillant ce passage dans le roc, en une nuit, afin de surprendre les gardes". De même Bertrand Du Guesclin aurait repris le château aux anglais par ce passage. La chapelle a été édifiée au XIIème siècle. L'actuel chœur de la chapelle présente une forme en quart de cercle car ce cœur s'est effondré avec la falaise au XVème et fut reconstruit grossièrement en suivant le nouveau rebord.
Actuellement, elle abrite de nombreuses expositions et est l'un des points de vue les plus remarquables d'Angles.
La forteresse
Choisi probablement pour la position stratégique que constituent les falaises d'Angles (elles dominent d'environ 50 mètres la vallée de l'Anglin), le château ainsi bâti est cité dès 1025. Au début du XVème, deux évêques entreprennent de remanier la vieille forteresse. Hugues de Combarel fait édifier un logis d'habitation qui évoque déjà la Renaissance. Le souci d'agrément commence à primer sur le souci de défense. Il modifie aussi le vieux donjon et signe son œuvre en y apposant ses armes sculptées : 3 coquilles Saint-Jacques et une demie molette d'éperon.
La fin du XVème siècle annonce la fin des beaux jours de la forteresse. Pierre d'Amboise fait construire la résidence épiscopale de Dissay qui est préférée à la châtellenie d'Angles. A cela succèdent les guerres de religion, la fronde. Une expertise sur l'état de la forteresse est commandée en 1708. Le parlement de Paris exempte les évêques de Poitiers de leur devoir d'entretien. En 1792, la forteresse, en ruine, est tout de même confisquée et la commune décide de l'utiliser comme carrière de pierre. Mais l'accès étant tellement difficile et la demande peu importante, les ruines seront sauvées. La commune rachète la forteresse pour le franc symbolique en 1986 et s'emploie à sa sauvegarde depuis.
La ville Haute
Au XVème siècle, l’élan de construction d’Angles est tel qu’en 1481, le village reçoit de Louis XI le droit de balle et foire et prend aussi le titre de cité ou ville. La ville devient donc, une source de revenus réguliers pour l'évêque de Poitiers : foires, four banal, moulin (emporté par le torrent en 1646, 1657 et 1699, mais debout encore aujourd'hui avec sa roue) lui rapportaient vers 1650 environ 6 200 livres. Ces forts revenus témoignent de la prospérité de la petite ville, au carrefour de trois provinces (Poitou, Berry et Touraine), donc dans un lieu propice au commerce. Il semble que certains en aient profité pour arrondir leurs revenus en pratiquant la contrebande de sel, ce qui provoqua l'installation d'un grenier à gabelle dans la ville en 1664.
Quelques cartes postales anciennes...et le blason de la ville
Aujourd’hui, la commune est devenue une petite citée richement fleurie qui peut miser sur un renouveau économique grâce au tourisme.
A faire à Angles-sur-l'Anglin....
- 25ème Festival du livre les 13, 14 et 15 août 2016 (Près de 80 bouquinistes et libraires anciens, venus de la France entière, présentent leurs ouvrages. Animations de rues, contes pour enfants, artisans du livre, expositions).
13 août : lectures par le réseau des bibliothèques : Huche-Corne, 21h.
14 août : conférence sur la préhistoire par Geneviève Pinçon, 21h, salle les Combes "L'homme et l'animal à travers les représentations pariétales pendant la préhistoire".
- "Le Feu d'artifice fête ses 80 ans" Dimanche 7 août 2016
Spectacle pyromélodique avec embrasement des ruines du château et de la vallée de l’Anglin.
Voilà, j'espère vous avoir donné envie de venir visiter ce petit village de la Vienne? Et si vous le souhaitez, je continuerai à vous faire découvrir des coins de ma belle Touraine et de ses environs.
A bientôt.....
Germain
La commune est située dans l'est du département de la Vienne, à la limite avec les départements de l'Indre et de l'Indre-et-Loire.
C'est à la présence d'imposants rochers dénudés surplombant l'Anglin que le bourg d'Angles doit sa beauté pittoresque. Un formidable éperon rocheux s'interpose entre la rivière et le plateau.
Classé parmi les plus beaux villages de France, Angles a sa ville haute et sa ville basse. Tandis que les maisons et les rues de la ville s'enchevêtrent de pittoresque façon en ville haute, le château domine la ville basse.
Les origines du village paraissent plus que controversées...
En effet, les guides touristiques modernes privilégient la thèse qui voudrait qu'Angles doive son nom, tout comme l'Angleterre, à un peuple germanique venu du Schleswig, aujourd'hui Land allemand de la plaine du Nord : les Angles, dont les descendants se seraient installés près de l'Anglin au VIIème siècle. Quelques soient les origines d'Angles, c'est bien avant notre ère que la civilisation laisse ses empreintes à Angles, qui n'est pas encore Angles…
L'histoire d'Angles-sur-l'Anglin commence il y a 14 000 ans. Sur les rives de l'Anglin dans l'abri du Roc aux Sorciers, les hommes magdaléniens ont sculpté des bas-reliefs représentants des animaux et des formes humaines. Cet ensemble découvert en 1948, unique au monde n'est pas ouvert au public..
Cette fabuleuse frise unique nous révèle l'univers des hommes de Cro-Magnon, peuplé de bouquetins, bisons, chevaux, félins, rennes et figurations humaines, dont l'exceptionnel ensemble des trois femmes sculptées.
Plus tard, sur la rive gauche de l'Anglin, un faubourg s'est créé autour de la chapelle Sainte Croix, vénérable reste d'un établissement monastique construit au XIème siècle qui fut le chef-lieu religieux de la contrée.
Isembert Ier vers 1040 est à l'origine de l'abbaye. En 1088, Hugues VI de Lusignan offre l'église à l'abbaye Saint-Cyprien de Poitiers. Vers 1094, le pape Urbain II fait remplacer les moines bénédictins par des chanoines réguliers de l'ordre de Saint-Augustin, qui tiendront l'abbaye jusqu'à la Révolution. Mais il faut attendre la fin du XIIème siècle pour voir s'élever l'église abbatiale dont on voit aujourd'hui les restes. Commencée en 1175, elle est consacrée en 1192, sous le règne de Philippe Auguste. L'abbaye s'enrichit vite de nombreux dons et d'échanges avec celle de la Merci Dieu. Mais à la fin de la guerre de cent ans, en 1428, les ressources ont tellement diminué qu'il ne subsiste que 10 moines au lieu de 24. Les abbés s'y succèdent et à partir de la fin du XVIème siècle, Sainte-Croix devient une abbaye en commende. En 1768, à la fin du règne de Louis XV, on dénombre encore 5 moines. A la Révolution, les maisons des chanoines sont vendues comme biens nationaux à des particuliers, mais l'abbaye reste propriété de l'Etat et personne ne l'entretient. En ruine, la route reliant Angles à Saint-Pierre de Maillé fut construite à travers les décombres en 1835.
En haut du village, on trouve la chapelle Saint-Pierre.
Elle a été érigée sur le point culminant de la falaise. Autour de la chapelle des restes d'une motte féodale sont encore visibles aujourd'hui. La chapelle est séparée de la forteresse par la "tranchée des Anglais" : fissure naturelle aménagée par l'homme.
La légende voudrait qu'après la défaite face aux anglais à Maupertuis du roi Jean le Bon, ces derniers soient arrivés à Angles pour s'emparer du château "en taillant ce passage dans le roc, en une nuit, afin de surprendre les gardes". De même Bertrand Du Guesclin aurait repris le château aux anglais par ce passage. La chapelle a été édifiée au XIIème siècle. L'actuel chœur de la chapelle présente une forme en quart de cercle car ce cœur s'est effondré avec la falaise au XVème et fut reconstruit grossièrement en suivant le nouveau rebord.
Actuellement, elle abrite de nombreuses expositions et est l'un des points de vue les plus remarquables d'Angles.
La forteresse
Choisi probablement pour la position stratégique que constituent les falaises d'Angles (elles dominent d'environ 50 mètres la vallée de l'Anglin), le château ainsi bâti est cité dès 1025. Au début du XVème, deux évêques entreprennent de remanier la vieille forteresse. Hugues de Combarel fait édifier un logis d'habitation qui évoque déjà la Renaissance. Le souci d'agrément commence à primer sur le souci de défense. Il modifie aussi le vieux donjon et signe son œuvre en y apposant ses armes sculptées : 3 coquilles Saint-Jacques et une demie molette d'éperon.
La fin du XVème siècle annonce la fin des beaux jours de la forteresse. Pierre d'Amboise fait construire la résidence épiscopale de Dissay qui est préférée à la châtellenie d'Angles. A cela succèdent les guerres de religion, la fronde. Une expertise sur l'état de la forteresse est commandée en 1708. Le parlement de Paris exempte les évêques de Poitiers de leur devoir d'entretien. En 1792, la forteresse, en ruine, est tout de même confisquée et la commune décide de l'utiliser comme carrière de pierre. Mais l'accès étant tellement difficile et la demande peu importante, les ruines seront sauvées. La commune rachète la forteresse pour le franc symbolique en 1986 et s'emploie à sa sauvegarde depuis.
La ville Haute
Au XVème siècle, l’élan de construction d’Angles est tel qu’en 1481, le village reçoit de Louis XI le droit de balle et foire et prend aussi le titre de cité ou ville. La ville devient donc, une source de revenus réguliers pour l'évêque de Poitiers : foires, four banal, moulin (emporté par le torrent en 1646, 1657 et 1699, mais debout encore aujourd'hui avec sa roue) lui rapportaient vers 1650 environ 6 200 livres. Ces forts revenus témoignent de la prospérité de la petite ville, au carrefour de trois provinces (Poitou, Berry et Touraine), donc dans un lieu propice au commerce. Il semble que certains en aient profité pour arrondir leurs revenus en pratiquant la contrebande de sel, ce qui provoqua l'installation d'un grenier à gabelle dans la ville en 1664.
Quelques cartes postales anciennes...et le blason de la ville
Aujourd’hui, la commune est devenue une petite citée richement fleurie qui peut miser sur un renouveau économique grâce au tourisme.
A faire à Angles-sur-l'Anglin....
- 25ème Festival du livre les 13, 14 et 15 août 2016 (Près de 80 bouquinistes et libraires anciens, venus de la France entière, présentent leurs ouvrages. Animations de rues, contes pour enfants, artisans du livre, expositions).
13 août : lectures par le réseau des bibliothèques : Huche-Corne, 21h.
14 août : conférence sur la préhistoire par Geneviève Pinçon, 21h, salle les Combes "L'homme et l'animal à travers les représentations pariétales pendant la préhistoire".
- "Le Feu d'artifice fête ses 80 ans" Dimanche 7 août 2016
Spectacle pyromélodique avec embrasement des ruines du château et de la vallée de l’Anglin.
Voilà, j'espère vous avoir donné envie de venir visiter ce petit village de la Vienne? Et si vous le souhaitez, je continuerai à vous faire découvrir des coins de ma belle Touraine et de ses environs.
A bientôt.....
Germain