bonjour les copains
article détection dans "le parisien édition oise" de ce matin ! juste pour le partage
Tout est bien rangé dans une petite pièce où Daniel* a aménagé un atelier spécial. Dans son secrétaire, lui et son épouse Jennifer* stockent leurs trésors.
Un petit musée personnel. Le couple fait depuis 30 ans de la détection de métaux. Ils seraient un millier d’Oisiens à pratiquer ce loisir. Entre 40 000 et 50 000 en France.
Mais dans l’Oise, ces Indiana Jones doivent se cacher pour chercher. Depuis 1997, un arrêté préfectoral interdit la détection de métaux (lire ci-contre). Les chercheurs trouvent donc des techniques même si les verbalisations sont rares. « Une fois, les gendarmes ne nous ont rien dit. Ils doivent pourtant savoir que c’est interdit. » Les chercheurs se mettent en cheville avec des propriétaires de terrain et expliquent, en cas de contrôle, être en quête d’un objet perdu.
Tout a commencé pour le couple par un cadeau d’anniversaire : pour les 30 ans de Jennifer, Daniel lui offre un détecteur, une « poêle à frire ». Son coût : entre 150 et 1 500 €. « J’aimais les jeux de piste et je savais que ça existait. Nous nous sommes pris au jeu », admet-elle.
Dans les petites cases du secrétaire, ils ont rangé dés à coudre, pièces de monnaie, boutons. « On est contents quand on trouve quelque chose, glisse Daniel. On nettoie les objets avec une brosse à dents. Ce n’est pas nécessaire pour l’argent. Après, on étudie au binoculaire pour identifier. On a la documentation. »
La collection de pièces romaines est impressionnante. Il y a aussi une tête de cheval utilisée en 50 av. J.-C. comme passe fil au bout d’un mat de drapeau. Une vierge finement sculptée dans une balle en plomb, œuvre de soldats durant la Grande Guerre, ou une vieille montre. « On imagine l’histoire de ces objets », glisse Daniel.
ustensiles de cuisine et de nombreux dés à coudre y sont bien rangés. (LP/N.G.)
Tout est bien rangé dans une petite pièce où Daniel* a aménagé un atelier spécial. Dans son secrétaire, lui et son épouse Jennifer* stockent leurs trésors.
Une pratique interdite dans l’Oise et à la frontière de la légalité ailleurs
Dans le Valois, le 19 avril.
L’arrêté du préfet de l’Oise remonte à avril 1997 : « Considérant que l’utilisation de détecteurs de mines et de tous les appareils détecteurs de métaux dans la zone des combats des derniers conflits s’étant déroulés dans le département de l’Oise s’avère dangereuse en raison de la présence d’un grand nombre d’engins non explosés et constitue un acte de recherche d’objets pouvant intéresser l’Histoire (...), l’utilisation des détecteurs est interdite sur tout le territoire du département ». Daniel reconnaît en effet avoir déjà trouvé une mine. « On avait un militaire avec nous, et il a su quoi faire et donner l’alerte. C’était du côté de Compiègne. »
Ailleurs en France, la loi est claire : il est interdit de prospecter sans autorisation sur les terrains privés, et dans les forêts appartenant à l’ONF. Les parties de chasse au trésor doivent être déclarées auprès des services archéologiques. En cas de fraude, les sanctions peuvent aller jusqu’à 1 500 € d’amende, et de la prison ferme en cas de pillage sur un site archéologique en cours de fouilles.
Pour être dans la légalité, le couple qui vit dans le Valois cherche parfois au grand jour en Seine-et-Marne. « J’aimerais pouvoir donner ce qu’on trouve à des musées de l’Oise, mais on a peur que ça se retourne contre nous », avoue Daniel. Jennifer présente un sceau, des boucles de chaussures. « On a l’œil maintenant. Quand des pierres remontent dans un champ, ça veut dire qu’il y avait des villages. Quand on va sur un terrain, on demande toujours l’autorisation à l’agriculteur. »
Les détecteurs peuvent dénicher des métaux à 30 cm de profondeur. « Il faut toujours reboucher », prévient le couple qui se souvient d’un cultivateur leur lançant : « Allez-y, les sangliers ne me demandent pas ».
*Prénoms d’emprunt
article détection dans "le parisien édition oise" de ce matin ! juste pour le partage

Tout est bien rangé dans une petite pièce où Daniel* a aménagé un atelier spécial. Dans son secrétaire, lui et son épouse Jennifer* stockent leurs trésors.
Un petit musée personnel. Le couple fait depuis 30 ans de la détection de métaux. Ils seraient un millier d’Oisiens à pratiquer ce loisir. Entre 40 000 et 50 000 en France.
Mais dans l’Oise, ces Indiana Jones doivent se cacher pour chercher. Depuis 1997, un arrêté préfectoral interdit la détection de métaux (lire ci-contre). Les chercheurs trouvent donc des techniques même si les verbalisations sont rares. « Une fois, les gendarmes ne nous ont rien dit. Ils doivent pourtant savoir que c’est interdit. » Les chercheurs se mettent en cheville avec des propriétaires de terrain et expliquent, en cas de contrôle, être en quête d’un objet perdu.
Tout a commencé pour le couple par un cadeau d’anniversaire : pour les 30 ans de Jennifer, Daniel lui offre un détecteur, une « poêle à frire ». Son coût : entre 150 et 1 500 €. « J’aimais les jeux de piste et je savais que ça existait. Nous nous sommes pris au jeu », admet-elle.
Dans les petites cases du secrétaire, ils ont rangé dés à coudre, pièces de monnaie, boutons. « On est contents quand on trouve quelque chose, glisse Daniel. On nettoie les objets avec une brosse à dents. Ce n’est pas nécessaire pour l’argent. Après, on étudie au binoculaire pour identifier. On a la documentation. »
La collection de pièces romaines est impressionnante. Il y a aussi une tête de cheval utilisée en 50 av. J.-C. comme passe fil au bout d’un mat de drapeau. Une vierge finement sculptée dans une balle en plomb, œuvre de soldats durant la Grande Guerre, ou une vieille montre. « On imagine l’histoire de ces objets », glisse Daniel.
ustensiles de cuisine et de nombreux dés à coudre y sont bien rangés. (LP/N.G.)
Tout est bien rangé dans une petite pièce où Daniel* a aménagé un atelier spécial. Dans son secrétaire, lui et son épouse Jennifer* stockent leurs trésors.
Une pratique interdite dans l’Oise et à la frontière de la légalité ailleurs
Dans le Valois, le 19 avril.
L’arrêté du préfet de l’Oise remonte à avril 1997 : « Considérant que l’utilisation de détecteurs de mines et de tous les appareils détecteurs de métaux dans la zone des combats des derniers conflits s’étant déroulés dans le département de l’Oise s’avère dangereuse en raison de la présence d’un grand nombre d’engins non explosés et constitue un acte de recherche d’objets pouvant intéresser l’Histoire (...), l’utilisation des détecteurs est interdite sur tout le territoire du département ». Daniel reconnaît en effet avoir déjà trouvé une mine. « On avait un militaire avec nous, et il a su quoi faire et donner l’alerte. C’était du côté de Compiègne. »
Ailleurs en France, la loi est claire : il est interdit de prospecter sans autorisation sur les terrains privés, et dans les forêts appartenant à l’ONF. Les parties de chasse au trésor doivent être déclarées auprès des services archéologiques. En cas de fraude, les sanctions peuvent aller jusqu’à 1 500 € d’amende, et de la prison ferme en cas de pillage sur un site archéologique en cours de fouilles.
Pour être dans la légalité, le couple qui vit dans le Valois cherche parfois au grand jour en Seine-et-Marne. « J’aimerais pouvoir donner ce qu’on trouve à des musées de l’Oise, mais on a peur que ça se retourne contre nous », avoue Daniel. Jennifer présente un sceau, des boucles de chaussures. « On a l’œil maintenant. Quand des pierres remontent dans un champ, ça veut dire qu’il y avait des villages. Quand on va sur un terrain, on demande toujours l’autorisation à l’agriculteur. »
Les détecteurs peuvent dénicher des métaux à 30 cm de profondeur. « Il faut toujours reboucher », prévient le couple qui se souvient d’un cultivateur leur lançant : « Allez-y, les sangliers ne me demandent pas ».
*Prénoms d’emprunt