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 #1722817  par Arual
 
Histoire du Monnayage romain

La présente note a pour objectif d’illustrer dans les grandes lignes le rôle joué par la monnaie dans les phases les plus significatives de l’histoire économique romaine et plus précisément entre la première Tétrarchie et l’époque constantinienne. Cette période voit émerger l’importance de la Gaule Belge et en particulier l’ancienne cité de Trèves, aux confins du Luxembourg, qui de nos jours encore, représente un exemple important de la civilisation romaine, par sa structure urbanistique et ses nombreuses constructions, toujours bien conservées .
Selon Pline, le peuple romain non seulement n’avait jamais frappé d’or, mais n’avait pas non plus utilisé ses propres monnaies en argent. Sur ses balances, on pesait l’« aes grave » d’une livre, coulée en bronze. Une ancienne tradition faisait remonter au règne de Servius Tullius l’apposition des premiers motifs sur les lingots de bronze. Le besoin d’exercer le contrôle sur la production monétaire dans les territoires de culture grecque de la péninsule récemment conquise persuada Rome, dès la première moitié du 3ème siècle av. J.-C., de mettre en oeuvre l’émission de quelques séries de monnaie marquées à son nom. Découpées selon le modèle grec, les monnaies furent produites par des ouvriers grecs dans des ateliers monétaires de l’Italie centrale et du sud (monnaies romano - campanienne).
Dans la première moitié du 3ème siècle av. J.-C., Rome visait à devenir une puissance hégémonique en Méditerranée. Emergeait ainsi l’exigence d’introduire une nouvelle monnaie - le denier d’argent - afin de témoigner de la solidité et de la puissance de l’Etat émetteur. Avec la réforme réalisée en l’an -269, le système monétaire romain, né monométallique en période républicaine, devint bimétallique et basé sur un taux de change fixe entre l’argent et le bronze.
Au cours du 2ème siècle av. J.-C., les succès guerriers apportèrent un considérable afflux de richesses provenant des butins de guerre, tributs, taxes et revenus liés au commerce. Tandis que l’expansion romaine s’amplifiait, les pays assujettis à Rome perdaient leur propre pouvoir monétaire. La monnaie romaine, et en particulier le denier d’argent, s’adjugeait le rôle de monnaie internationale.


Avec Auguste, l’or commença à faire partie d’une manière stable du système monétaire romain, lié par un taux de change fixe au denier d’argent et aux autres monnaies de bronze, scellant ainsi le début d’une longue période de stabilité monétaire. Dans les trois vieux continents, la monnaie romaine fut acceptée en paiement des biens que l’empire ne produisait pas. Après un siècle de guerres civiles, on assiste de ce fait à une nouvelle phase de l’histoire de Rome, le « Principat », pendant laquelle la monnaie romaine « universelle » constituera un point constant de référence pour la politique économique.



La crise du 3ème siècle

Cette période est caractérisée par un ralentissement significatif de l’activité de production, surtout du secteur agricole, à mettre sur le compte de l’état général d’insécurité dans l’Empire soumis à des invasions pressantes et continues et aux mutations de la structure sociale. La substitution progressive de l’esclavage par le « colonat » n’ayant pas favorisé l’augmentation de la productivité agricole, les colons n’étaient souvent pas en mesure de verser les loyers dus pour leurs terres et se voyaient contraints de les d’abandonner.
A la fin de l’époque Julio-Claudienne, le denier est soumis à d’incessantes pressions et on assiste à terme à une substantielle dégradation de ses caractéristiques intrinsèques, avec pour conséquence la réduction du pouvoir d’achat de la monnaie en argent. Les difficultés sous Commode, conduiront à une chute des taux d’intérêt
et à la ruine d’un grand nombre de petits épargnants, comme en témoigne la faillite de la banque de Calliste, l’esclave banquier devenu ensuite évêque de la communauté chrétienne de Rome de l’an 217 à l’an 222 ap. J.-C. Même l’adoption de prix plafonds par Commode n’eut pas, dans l’immédiat, les effets escomptés. La crise de l’an 193 ap. J.-C, suite à la mort violente de l’Empereur, montre à quel point la classe dirigeante romaine avait bien conscience de la difficulté dans laquelle se trouvait l’empire. Publius Helvius Pertinax – vieux préfet de Rome élevé à la pourpre des honneurs – tenta une politique déflationniste, en intervenant aussi bien sur la monnaie qu’en approuvant une série de dispositions destinées à contrôler les dépenses publiques et à relancer l’économie, avec une attention particulière aux secteurs agricole et commercial. Mais les difficultés de l’Empire résidaient dans la profonde crise des valeurs traditionnelles, ainsi que dans des problèmes financiers de l’Etat. Malgré les interventions de l’an 193, les difficultés se manifestèrent aussi en crise de production, en raison du manque de bénéfices et de l’instabilité politique extrême. Toutes ces crises étaient destinées à exploser, dans toute leur gravité, au cours des décennies suivantes.




La monnaie, la finance et le marché à Rome sous l’ère impériale

Septime Sévère d’abord, puis Caracalla, essayeront d’intervenir, en incluant également dans le paquet des réformes prévues pour la relance de l’économie de substantielles interventions sur la monnaie, culminant ainsi en la création en l’an 215 de l’antoninien, un multiple du denier, de poids et finesse rigoureusement contrôlés. Les tentatives de sauvegarder le pouvoir d’achat de la monnaie en argent, désormais irrémédiablement surévaluée par rapport à son réel contenu intrinsèque, tout en maintenant inchangé le taux de change avec l’or monétisé (un aureus vaut encore 25 deniers), seront à la base de toutes les vicissitudes monétaires du 3ème siècle de la période allant des Gordiens
à Valérien, à Gallien, à Aurélien, et même jusqu’au même Dioclétien. Avec des succès mitigés. Au cours des presque trente années caractérisées par l’anarchie militaire (235 - 268 après J.-C.), l’inflation et l’augmentation du volume des émissions se poursuivent dans un jeu réciproque de poussée à la hausse. Avec Gordien III (238 - 244), des antoniniens ont été à nouveau frappés, alors qu’ils tendaient à disparaître du marché ; un phénomène accentué également par l’augmentation des dépenses à charge de l’Etat - surtout des dépenses militaires - face à une sensible contraction des entrées, due, entre autres, à la baisse du pouvoir d’achat de la monnaie particulièrement ressentie par les secteurs agricole et commercial.
Durant les règnes de Valérien et Gallien, entre 253 et 268 après J.-C., on consentit d’énormes dépenses pour maintenir armé un nombre toujours plus important de légions, alors que se multipliaient les officines monétaires qui augmentaient la quantité de monnaie frappée, toujours plus légère et avec des contenus d’argent pratiquement inexistants. A la fin du règne de Gallien, l’antoninien, désormais la seule monnaie en quantités massives en circulation dans l’Empire, est dorénavant un nominal en cuivre, d’un poids d’environ 2,50 grammes, avec de rares ou inexistants pourcentages d’argent ou simplement d’étain.
 #1722818  par Arual
 
L’Empire gaulois

Entre - temps, au coeur de l’Europe, les forces centrifuges avaient conduit, avec Postume ( 260 - 269 ) et ses successeurs, à la formation d’une structure politico-administrative autonome, l’Empire des Gaules, d’ailleurs jamais légalement reconnue par le Sénat de Rome.
Grâce au contrôle des mines d’Espagne, ressource nécessaire pour frapper des monnaies en argent, et à l’envoi par Rome d’une bonne quantité de monnaies en argent aux légions du Rhin, Postume pu maintenir à un bon niveau, au moins jusqu’à l’an 268, le poids et l’alliage des antoniniens. Postume mort, une avalanche de fausses pièces - non seulement des antoniniens mais également des monnaies en bronze - inonda la Gaule et le reste de l’Occident. Les faussaires imitèrent et reproduisirent par fusion, en particulier les pièces de monnaie de Tetricus, père et fils (271 - 274), qu’ils diffusèrent largement à travers tout l’Empire.


La réforme d’Aurélien ( 270 - 275 )

Aurélien tenta de remédier aux crises des premières années 270, endeuillée, entre autres, par une révolte très violente des producteurs de monnaie. Une intervention structurelle de longue haleine, finalisée par la
réorganisation du système tributaire et fiscal associée au contrôle des prix, a lancé un des éléments les plus significatifs de la réforme monétaire de l’automne de l’année 274 : La réforme visait à redonner confiance dans la monnaie divisionnaire irrémédiablement dévaluée en stabilisant sa valeur. Elle concernait l’émission de pièces dans les trois métaux, dont les caractéristiques intrinsèques étaient mises en évidence au moyen de l’apposition sur chaque nominal d’un système transparent de contreseing.
Avec la réforme d’Aurélien, les émissions de monnaie pour la Gaule, jusqu’alors très abondantes, se réduisirent drastiquement jusqu’à la fermeture, en l’an 274, de l’atelier monétaire de Trèves et le transfert de toutes ses activités à Lyon. Néanmoins, Aurélien, qui entre-temps avait récupéré pour l’Empire les territoires aux mains des usurpateurs gaulois, ne parvint pas à contrer le phénomène d’émission d’antoniniens d’imitation.
Ceux-ci, favorisés par la pénurie de monnaie officielle, envahirent par millions les marchés de l’Europe centrale et même au-delà. A la fin du 3ème siècle, la nécessité de stabiliser la monnaie et les prix se posa donc. Dans ce contexte, les réformes fiscales entreprises se montrèrent donc d’une pertinence particulière.

Dioclétien ( 284 - 305 après J.-C. ) Réorganisation territoriale de l’empire

Pour répondre à l’exigence d’assurer une défense plus efficace des frontières, Dioclétien subdivisa l’Empire en quatre régions, chacune gouvernée par un empereur ou par son César, la soi-disant Tétrarchie. Dioclétien se réserva l’Orient, confiant les trois autres régions
à Maximien, Galère et Constance Chlore. Dioclétien assuma le titre d’« Auguste » de même que Maximien ; les deux « Augustes » nommèrent à leur tour deux « Césars », Galère et Constance Chlore. Les quatre capitales de l’Empire furent érigées à proximité des frontières : Nicomédie (sur les côtes de la mer Noire), où résidait le même Dioclétien, Milan (dans l’Italie du nord), Sirmium (sur le Danube, dans l’actuelle Serbie) et Trèves (sur la Moselle), où séjournait Constance Chlore.
La subdivision de l’Empire en diocèses par « nations » ou par peuples, articulée sur des bases ethniques, plaça cette réforme en opposition avec l’objectif de reconnaissance économique et sociale, et donc de soumission politique, des provinces à l’Italie et à Rome. La réforme contenait potentiellement les germes de sa désagrégation car elle tendait à renforcer les « nationalismes ». Commençait ainsi une nouvelle période dans laquelle les empereurs étaient proclamés par leurs propres soldats, loin de la cité de Rome, qui allait perdre progressivement son importance politique.

La réforme monétaire de Dioclétien

Avec la réforme monétaire de l’année 294, à dix ans de la prise du pouvoir, Dioclétien - dans l’espoir de donner à l’Empire une monnaie forte soutenant la comparaison avec l’or et fournissant une référence stable face aux prix en augmentation constante - avait visé la création d’une monnaie « lourde » en métal blanc, le « nummus argenteus » de valeur nominale égale à 50 deniers, avec un titre de presque 80 pourcent. Cette monnaie fut liée par des taux de change fixes aux monnaies inférieures ; en revanche, aucun rapport de change ne fut fixé avec la monnaie d’or, le « nummus aureus », dont la valeur effective dépendait exclusivement du prix de marché de l’or pur.
Les métaux précieux, or et argent, ne furent pas monétisés suffisamment face au flux croissant de la monnaie divisionnaire. Il est à noter que dans un climat de manque de confiance, associé à un niveau faible de la production et des échanges, la nouvelle monnaie d’argent disparut très rapidement des circuits monétaires de l’Empire, devenant ainsi objet de thésaurisation.
Personne n’était disposé à échanger une bonne monnaie en argent contre des devises de cuivre.
Pour affronter le niveau élevé des dépenses publiques- associé aussi à l’importante dimension de l’appareil étatique, dont dépendait une armée de plus de 500.000 hommes, augmentée en puissance par Dioclétien - on réalisa en l’an 296 une réforme fiscale très incisive concernant l’«annone », l’impôt payé en nature pour des exigences militaires. Dioclétien préférant les biens matériels à l’argent, la réforme - évènement extraordinaire en soit - se transforma en un évènement ordinaire.
En outre, l’Empereur introduisit un nouveau système sur la base duquel, les dépenses que l’Empire aurait dû supporter l’année suivante déterminaient le montant des recettes nécessaires. Cette somme était assignée pro quota aux administrateurs responsables des diocèses, des provinces, des cités, comme objectif à réaliser impérativement. Dans les faits, le nouveau système d’imposition fiscale provoqua un mécontentement social diffus. Les taxes étaient oppressives, les encouragements à améliorer la production nuls et la mobilité du travail bloquée.
En substance, furent défi nies les valeurs moyennes de « caput-iugum», quotient entre la superficie de terres cultivées et la moyenne opportunément pondérée entre hommes et animaux de travail. Le rapport prenait en compte également la qualité de la terre et des cultures, les biens étant recensés à travers un énorme cadastre.
Dans ce contexte de dépenses publiques élevées et de forte pression fiscale, l’inflation était en augmentation constante. En l’an 301, Dioclétien fit l’extrême tentative de remettre en circulation la monnaie d’argent, en doublant sa valeur nominale de 50 à 100 deniers. Vu l’échec de la manoeuvre, il décida, afin de défendre avant tout le salaire des militaires, d’imposer un plafond sur les prix - l’édit dit du « Prix Maximum » - sur une quantité très large de produits, prévoyait aussi des sanctions allant jusqu’à la peine de mort pour les transgresseurs
 #1722819  par Arual
 
La réforme de Constantin

Le 1er mai de l’année 305, les Augustes Dioclétien et Maximien quittèrent le pouvoir. Les deux Césars devinrent donc respectivement Augustes, Constance Chlore en Occident, Galère en Orient, soutenus par les nouveaux Césars, à savoir, Sévère et Maximin. A la mort de Constance Chlore, survenue dans l’actuelle Grande-Bretagne en juillet de l’an 306, les soldats proclamèrent Auguste le fils illégitime de Constance Chlore, Constantin.
A Rome, Maxence, le fils de Maximien, fut acclamé à la plus haute fonction de l’Empire. Au cours de l’année 312, Maximin Licinius, qui entre-temps avait remplacé Sévère, et Constantin se coalisèrent contre Maxence, qui fut vaincu lors de la célèbre bataille du pont Milvius. A la mort de Maximin, il resta à Constantin le gouvernement de l’Occident, à Licinus celui de l’Orient.
Constantin renonça définitivement à Rome comme résidence impériale ; entre les années 313 et 315 il vécut à Trèves, puis se déplaça d’une cité à l’autre sans choisir de résidence permanente. La division de l’Empire en deux troncs conduisit à un conflit d’intérêt parmi les Augustes. Constantin et Licinius s’affrontèrent dans une première guerre en l’an 316, suite à laquelle les deux empereurs, pour sceller leur réconciliation, convinrent de proclamer Césars leurs fils.
Tout d’abord, Crispus, le fils aîné de Constantin et de Minerva, sa première épouse âgée d’à peu près 14 ans, et ensuite le fils cadet de Licinius, seulement âgé de vingt mois, et Constantin II, le fils de Constantin et Fausta, dont on annonçait seulement alors la naissance.
Un nouveau motif d’accrochage entre les deux empereurs survint à la fin de l’an 320 lorsque Licinius abandonna son attitude tolérante envers les Chrétiens, lesquels, aussi en Orient, s’attendaient à une action de Constantin en leur faveur. La guerre décisive prit place en l’an 324. Cette fois aussi, comme précédemment au pont Milvius, Constantin attribua sa victoire contre Licinius à la faveur que lui avait démontrée le Dieu des Chrétiens. L’unité de l’Empire se trouvait ainsi rétablie dans les mains d’un seul Auguste, Constantin, appuyé par ses fils, les deux Césars Crispus et Constantin II, rejoints par un troisième fils nommé Constance II. Après la victoire sur Licinius, Constantin fonda, sur le lieu de l’ancienne colonie grecque de Byzance, Constantinople.


La monnaie, la finance et le marché à Rome sous l’ère impériale

La nécessité d’élargir le consensus dont il jouissait, en s’assurant l’appui de l’armée, s’imposa à Constantin.
Il s’avéra donc nécessaire d’assurer la continuité des largesses impériales aux troupes et d’en garantir la valeur en les arrimant à une monnaie stable. Une tâche qui ne pouvait être réalisée par la monnaie d’argent, dont le pouvoir d’achat s’affaiblissait de jour en jour.
La nouveauté de la politique monétaire de Constantin consista en l’abandon d’un système monétaire basé sur l’argent en l’adoption de ce qu’on nommerait, en terminologie moderne, le « gold standard ». Dorénavant, toutes les autres devises du système firent référence, en terme de valeur nominale, à la monnaie d’or, appelée « solidus » et seulement à celle-ci.
La création d’un système monétaire basé sur l’or, a permis de garantir une stabilité de la monnaie « lourde », en termes de prix en or, mais détermina aussi l’effondrement de la « petite monnaie », avec de désastreuses conséquences sur le plan social. Selon le calcul de certains chercheurs, la valeur d’un solidus après l’unification de l’Empire en l’an 324 passa, en quatre décennies, de 4.500 deniers à 30 millions de deniers. Constantin apporta peu de modifications au système fiscal de Dioclétien ; les plus importantes se concrétisèrent dans la tentative, pas tout à fait réussie, de transformer l’impôt en nature en denier, et de rallonger la période d’évaluation de la base imposable, de cinq à quinze ans.

L’INTRODUCTION DU MONNAYAGE
SOL’US LA RÉPUBLIQUE ROMAIN L’INTRODUCTION D LA L’introduction du monnayage sous la République romaine


6e SIÈCLE AV. J.-C. - UN GROS BOURG AGRICOLE
DU LATIUM

L’introduction du monnayage à Rome ne se fait que très tardivement, au 3e siècle av. J. C., bien après les autres civilisations antiques.
Vers 600 av. J.-C. apparaissent en Asie Mineure (Turquie actuelle) les premières monnaies. Au départ ces pièces sont en électrum, un alliage naturel d’or et d’argent charrié par les rivières, tel le célèbre fleuve Pactolos, en Lydie, dont les alluvions aurifères sont immortalisées dans l’expression « gagner un pactole ». La légende rapporte d’ailleurs que le roi de Lydie, Crésus ( 6e s. ), fut immensément riche.
Dès le 6e siècle, les principales villes grecques battent monnaie, principalement en argent. Des monnaies divisionnaires de bronze apparaissent au 4e siècle.
En Sicile et en Italie du Sud, les prestigieuses villes de Syracuse, Agrigente, Gela, ou encore Tarente, Croton et Métaponte, fondées par des colons grecs, battent monnaie dès la seconde moitié du 6e siècle av. J. C.
A 500 km de là, dans le Latium, Rome n’est encore qu’un gros bourg agricole situé sur les bords du Tibre. L’Italie est alors habitée par des peuples d’origines très variées : les Grecs en Italie du Sud 2 (Campanie, Calabre, Pouilles) ; les Etrusques, les Latins, les Ombriens et les Samnites en Italie Centrale ; les Gaulois entre les Alpes et les Apennins, dans la Vallée du Po (Gaule Cisalpine) et le long de la Mer Adriatique
(Picenum).
 #1722820  par Arual
 
5e & 4e SIÈCLES - EXPANSION EN ITALIE CENTRALE

D’après la légende de Romulus et Remus, la fondation de Rome remonterait à l’année 753 av. J.-C. A la mort de Romulus, une succession de rois sabins, romains et étrusques règnent sur la ville.
En 509 av. J.-C., suite au viol de Lucrèce, l’aristocratie de Rome se serait révoltée contre le dernier roi étrusque, Tarquin le Superbe, et aurait déclaré la république. Le pouvoir suprême du roi est alors divisé entre deux consuls élus annuellement.
Vers 500 av. J.-C., l’étendue du territoire de Rome n’est encore que de quelque 1000 km2.
Les 5e et 4e siècles voient une succession incessante de guerres locales, dans lesquelles les Romains et les autres peuples d’Italie Centrale se disputent villes et campagnes. Les Romains combattent entre autres les Sabins, les Etrusques, les Falisques, les Samnites.
Dans les années 390, la ville étrusque de Veii ( Veies ), et la capitale des Falisques, Falerii, proches de Rome, sont conquises par Furius Camillus.
En 387 / 386, Rome faillit être anéantie. Les Gaulois prennent la ville et la mettent à sac, puis se retirent avec un butin important.
Rome entre maintenant dans une période de guerres contre des ennemis de plus en plus lointains et puissants. Graduellement, Rome s’impose : elle soumet les Sabins, puis, à la fi n du 4e siècle av. J.-C., elle se rend maîtresse des Etrusques et des Samnites. Vers 290, la domination de Rome en Italie Centrale est complète.


1ère MOITIÉ DU 3e SIÈCLE - ROME RAYONNE AU – DELA DE L’ITALIE CENTRALE

En 281, Rome doit faire face à un ennemi venu d’ailleurs : Pyrrhus, roi d’Epire (nord-ouest de la Grèce actuelle), répond à l’appel au secours de la ville grecque de Tarente en Apulie (Pouilles), aux prises avec les Romains.
Pyrrhus y voit une occasion de se profiler comme le champion de la cause grecque en Occident. En 280, il débarque à Tarente, avec 20 éléphants de guerre et plus de 25000 hommes. L’importante armée romaine lancée à son encontre subit une défaite cinglante, perdant
7000 hommes. Les pertes de Pyrrhus se limitent à 4000 hommes. Cependant, de victoire en victoire, coupé de ses bases de ravitaillement en Epire, Pyrrhus subit l’attrition de ses combattants. Le roi d’Epire finit par tirer les conséquences de ses victoires « pyrrhiques » et se retire d’Italie.
C’est vers cette époque que débute le monnayage romain à proprement parler. La tradition littéraire antique est contradictoire et présente des anachronismes, que l’analyse des trouvailles, le contexte archéologique et les surfrappes de pièces plus anciennes ont permis de corriger . La complexité était telle que jusque dans les années 1960 la polémique faisait rage, entre une école italienne qui favorisait une datation haute, et une école anglo-saxonne qui mettait en avant une chronologie basse de l’introduction de la monnaie à Rome. Si tous les problèmes de chronologie et d’agencement ne sont pas résolus aujourd’hui, on admet que deux systèmes monétaires se sont développés en parallèle vers le début du 3e siècle av. J.-C. : l’un, domestique, à base de bronze, circulant à Rome et en Italie Centrale, et l’autre, à base d’argent, destiné aux échanges avec la Grande Grèce.
Nous abordons dans la suite de notre exposé d’abord le monnayage domestique proprement romain, puis le monnayage à l’intention de «l’étranger » grec.
 #1722821  par Arual
 
Monnayage dans la zone d’influence « romaine »

Rome est non seulement un état sans monnayage jusqu’à la fi n du 4e siècle av. J.-C., il n’y a aucun indice qu’elle ait utilisé le monnayage d’un autre état. L’absence de monnaie à Rome avant la fin du 4e siècle n’est qu’un des aspects de l’isolement général de Rome, attesté par la fouille des vestiges archéologiques. Aux débuts de la république, les transactions formelles de vente à Rome sont réglées par la pesée. La formule consacrée est per aes et libram, c.à.d. par le bronze et la balance. Cette notion d’évaluation d’un bien en équivalent de bronze s’est maintenue dans le mot français estimer, du latin aestimare. D’autres termes, comme le mot stipendium , qui désigne la solde du soldat, confirment l’importance de l’acte de peser le bronze. Or la solde du soldat n’est introduite qu’en 406 av. J.-C. lors du siège de la ville de Veii, ce qui tend à prouver qu’au début du 4e siècle, il est encore nécessaire de peser le bronze. Il n’existe donc pas à cette époque de «monnaies » normées. La tradition de peser le bronze remonte certainement à une époque lointaine.
L’unité de poids romaine est la livre. Cette unité de poids prend aussi le nom de as, car c’est en livres de bronze qu’on évalue la valeur des transactions. La livre romaine pèse de l’ordre de 320 g.

Aes Rude

Des morceaux de bronze non forgé, dits Aes Rude, font ainsi office de première « monnaie » d’échange à Rome. On ne peut réellement parler de monnaie car il manque à l’Aes Rude des signes d’identification, de valeur et d’autorité émettrice. Il s’agit plutôt d’une matière première, utile dans la fabrication d’objets et ustensiles divers (armes, cuirasses, statues, objets domestiques, outils, etc.) On est bien loin d’une utilisation fiduciaire du bronze.
Ces morceaux d’Aes Rude se rencontrent en général sous la forme de pépites difformes de tailles variées. Parfois, le bronze est coulé dans de grands moules « à tarte », tartes que l’on taille par la suite grossièrement en morceaux plus petits. Les trouvailles d’aes rude comportent un mélange de morceaux de bronze de toute sorte. Clairement, c’est la quantité, le poids du métal qui importe à cette époque, et non sa forme.
Il est à noter que l’argent métallique est totalement absent de l’économie romaine à cette époque.

Ramo Secco

Au 6e siècle probablement, on voit apparaître en Italie centrale et en Etrurie, de longues barres de bronze ferrugineux, coulées. Elles portent aujourd’hui le nom de Ramo Secco, car elles sont marquées d’un motif de branche d’arbre dépourvue de feuilles 1. La longueur originelle de ces barres n’est pas connue. On en a trouvé des fragments pesant de 500 g à 2 kg (catalogue n°R002-A). On retrouve des barres de Ramo Secco dans des trésors enfouis jusqu’au 3e siècle avant J. C. Même s’ils portent quelques marques, les fragments de Ramo Secco continuent à être pesés.


Aes Grave

Vers 280 av. J.-C. apparaissent à Rome et en Italie centrale les premières vraies monnaies de bronze.
Ces pièces, appelées Aes Grave, sont normées. Elles s’articulent en multiples et en fractions d’une livre romaine. Et elles sont « signées »: à l’avers et au revers elles portent divers symboles, souvent d’origine religieuse, parfois à connotation militaire. Graduellement ces pièces sont aussi signées du nom de l’autorité émettrice (ROMANO au début, puis ROMA).
La pièce d’une livre de bronze devient l’unité monétaire. Tout naturellement, le terme as, qui désigne jusqu’alors l’unité pondérale, désignera dorénavant l’unité monétaire. Au départ, l’as monétaire pèse une livre romaine d’environ 320 g. Les multiples de 5 livres se présentent sous formes de lingots rectangulaires pesant quelque 1500 g, appelés aujourd’hui Aes Signatum (bronze marqué).
Nous ignorons quel nom ces lingots de bronze portaient à l’époque romaine. Notons parmi l’imagerie des Aes Signatum, ce quadrilatère représentant curieusement un éléphant et un cochon. Le motif fait probablement allusion à la déroute des éléphants de Pyrrhus, qui, terrorisés par l’odeur des cochons romains lors de la bataille de Beneventum en 274 av. J.-C., chargèrent les troupes épirotes.

Les derniers lingots d’Aes Signatum disparaissent aux environs de 240 av. J.-C. (Par la suite, les multiples de l’as se font rares. Ils prennent une forme ronde plus traditionnelle.)
L’as d’Aes Grave et ses monnaies divisionnaires sont ronds. Ces premières monnaies de bronze romaines conservent néanmoins plusieurs particularités :
- Elles sont coulées et non frappées, car leur grande taille ne permet pas de les frapper.
- Ce ne sont pas des monnaies fiduciaires. C’est le poids du métal qui fait leur valeur et que le gouvernement garantit.
- Le poids varie de pièce en pièce, probablement dû aux aléas du processus de fabrication (préparation du moule, fonte). Il est donc fort probable que l’état garantissait un poids moyen.
L’Aes Grave, de forme ronde, s’articule en dénominations allant de 1 as (de 12 onces) à 1 once, comme le montre le tableau ci-dessous : Les premières séries d’Aes Grave sont lourdes. Le poids de l’as de ces séries avoisine une livre romaine.
Si la société romaine de cette époque s’est dotée d’une forme de gouvernement moderne et a perfectionné ses techniques militaires, elle reste peu sophistiquée en matière religieuse, économique et littéraire. En l’absence de témoignages écrits de cette époque, les monnaies sont un des rares témoins iconographiques dont nous disposons. Leur interprétation reste parfois conjecturale. L’imagerie des Aes Grave s’articule autour de valeurs simples, agricoles et religieuses.

Le Panthéon romain y est bien représenté :

- Janus, le dieu aux deux têtes, divinité étrusque du ciel, gardien des temples et de la ville, dieu des portes et des commencements (d’entreprises nouvelles, comme p.ex., d’un nouveau monnayage).
- Mercure, le messager des dieux, divinité tutélaire du commerce.
- Mars, le dieu de la guerre, dieu de la ville de Rome, père de Romulus. La tête de cheval qui apparaît sur certaines pièces est un attribut de Mars.
- Vénus, la déesse du jardin et de la vigne, mère divine d’Enée, ce héros réfugié de Troie qui fonda Alba Longa dans le Latium, ancêtre de Romulus, et donc fondateur de la race romaine.

Apollon, le dieu de la lumière, des activité culturelles (musique : Apollon et sa lyre) et intellectuelles, mais aussi le gardien des troupeaux.
- Les Dioscures, les jumeaux Castor et Pollux, frères de la belle Hélène, qui aidèrent les Romains en 496 av. J.-C. à la bataille du Lac Regillus lors de la guerre contre les Latins.
- Roma, la déesse tutélaire de la Ville, déesse guerrière, coiffée à cette époque d’un casque phrygien (catalogue n°R 006-A, R 009-A, R 010-A).
Sont représentés aussi des instruments de la vie de tous les jours, des denrées agricoles ou encore des animaux, ainsi que les attributs des dieux :
- La roue, aux symbolismes multiples, mal élucidé dans le contexte des Aes Grave (catalogue n° R 009-A,
R 010-A).
- Le foudre de Jupiter.
- Le caducée de Mercure, symbole de fertilité et d’immortalité.
- Pégase, le cheval ailé des dieux, qui portait les foudres de Jupiter (catalogue n° R 005-A ).
- La main ouverte, symbole de générosité, ou encore de protection contre le mauvais oeil.
- L’astragale (osselet), utilisé pour la divination (et les jeux de hasard).
- Les grains d’orge, attributs de Cérès, divinité de la fertilité.
- Le taureau (symbole de l’Italie, sacré à Junon) .
- Le cheval, la tortue, le sanglier, le chien, le dauphin, le coquillage, etc.
 #1722822  par Arual
 
Monnayage dans la zone d’influence « grecque »

Dans le sud de l’Italie et en Sicile, les villes grecques battent monnaie en argent depuis le 6e siècle av. J.-C.
Vers le début du 3e siècle, l’expansion de Rome intensifie les contacts des Romains avec cette zone économique grecque. Elle nécessite pour le paiement de produits et services achetés en Grande Grèce un moyen d’échange plus sophistiqué que le bronze coulé.
En effet, la construction de routes, telle la Via Appia de Rome à Capoue (312 av. J. C.), mais aussi le ravitaillement et la solde des armées en campagne dans le sud de l’Italie rendent nécessaires une monnaie d’échange acceptée dans cette région hellénisée. Rome se conforme donc aux usances locales et bat (plutôt que coule) monnaie sur le type des villes de Grande Grèce.
Les premières pièces frappées de la grande nation romaine sont de nature très humble. L’atelier monétaire qui les produit est celui de la ville grecque de Naples ( Neapolis ). Il s’agit de pièces de bronze très rares, émises au nom de Rome, à l’époque de l’alliance ( foedus aequum ) entre Rome et Naples, vers 326 av. J.-C. au début de la guerre contre les Samnites. Ces pièces substituent sur le monnayage prolifique de
Naples, à la légende NEOΠOΛΙΤΩΝ, celle exceptionnelle de ΡΩΜΑΙΩΝ (« des Romains »). Références : Crawford, Roman Republican Coinage, n°1 ; Historia Numorum Italy n°251.
La principale unité monétaire de ces pièces frappées en Grande Grèce est cependant en argent, et non en bronze !
Les premières pièces d’argent romaines, frappées à grande échelle, sont des didrachmes frappés sur l’étalon napolitain. Ces didrachmes sont accompagnés de monnaies divisionnaires en bronze, de nature fiduciaire. La date exacte et les ateliers de frappe de ces premiers didrachmes romains sont mal élucidés. Certaines séries furent frappées en Campanie plutôt qu’à Rome. On parle de monnayage romano-campanien. La zone de circulation de ces pièces est restreinte à l’Italie du Sud. En effet, les trouvailles de didrachmes proviennent essentiellement de la partie méridionale de l’Italie, alors qu’en règle générale, les trésors enfouis en Italie Centrale ne contiennent pas de didrachmes romano-campaniens.


Recoupement entre les monnayages des zones d’influence « grecque » et « romaine »

Nous disions plus haut qu’au 3e siècle deux systèmes monétaires romains fonctionnent en parallèle :
- un système à l’intention de l’étranger ( Grande Grèce ), basé sur le didrachme d’argent d’étalon grec, suppléé par de petites monnaies divisionnaires de bronze de nature fiduciaire,
- et un autre, plus primitif, pour les échanges domestiques en Italie Centrale, basé sur l’as d’Aes Grave coulé pesant une livre.
Si on ne trouve que très rarement les pièces de ces deux monnayages dans les mêmes trouvailles, elles n’en ont pas moins des points communs. Ainsi des symboles communs ( strigile 1, massue ) se retrouvent tant sur les didrachmes et petits bronzes frappés pour l’Italie du Sud que sur certains Aes Grave, démontrant qu’il s’agit bien de séries concomitantes et non successives, frappées par une même autorité monétaire.

En résumé donc :

Dans leur vie quotidienne à Rome, au 3e siècle, les Romains utilisent d’impressionnantes monnaies de bronze coulées, lourdes, d’un maniement peu pratique à n’en pas douter. Simultanément, pour les échanges avec le monde hellénistique, ils produisent des pièces d’argent et des petits bronzes d’une grande finesse de style, pouvant rivaliser avec la production artistique des poleis de la Grande Grèce. L’état romain faisait probablement appel à des artistes grecs pour graver les coins des didrachmes.
 #1722823  par Arual
 
MILIEU DU 3e SIECLE - LA PREMIERE GUERRE PUNIQUE

La Première Guerre Punique, éclate en 264 et durera jusqu’en 241 av. J.-C. Les Romains entrent en conflit avec Carthage du fait de leur expansion vers le sud de l’Italie et la Sicile, où les Carthaginois se sont implantés. La prise de Messine en Calabre par Carthage déclenche la guerre. Carthage est alors la première puissance maritime du pourtour méditerranéen. L’armée romaine quant à elle est essentiellement une armée de fantassins.
Avec l’appui de ses alliés grecs de Sicile, les Romains développent et perfectionnent une marine dont ils sont dépourvus au début de la guerre. Au bout de 20 ans de guerre, Rome triomphe sur Carthage et se substitue à cette dernière en tant que première puissance maritime de Méditerranée. Rome contrôle désormais l’Italie, la Sicile, la Corse et la Sardaigne.
C’est après cette première guerre punique que les Romains adoptent sur leur monnayage une imagerie standardisée qui proclame avec fierté sa puissance et sa suprématie sur les mers :
- Les didrachmes d’argent portent désormais à l’avers l’effigie janiforme (c.à.d., à deux têtes) des Dioscures, Castor et Pollux ( catalogue n°R 026-A ) . Le revers présente le quadrige de Jupiter, dieu protecteur de
Rome. Cette représentation du quadrige de Jupiter vaut à partir de cette époque aux didrachmes le nom de quadrigati.
- Plus symbolique encore, la série des Aes Grave porte dorénavant au revers une proue de galère, munie de son éperon d’abordage (rostrum) en bronze à trois dents. Rome proclame ainsi sa suprématie maritime.
L’avers de l’as « à la proue » porte comme le didrachme la tête bifrons de Janus, barbue cette fois-ci.

FIN DU 3e SIÈCLE - LA SECONDE GUERRE PUNIQUE

A l’issue de la Première Guerre Punique, Carthage doit reconstruire sa puissance économique et militaire. Le clan des Barcides s’établit alors en Espagne, péninsule riche en matières premières, en céréales et en hommes.
Le général Hamilcar Barca, succédé par son gendre Hasdrubal, puis par son fils Hannibal pacifie les tribus ibériques. La zone d’influence carthaginoise s’étend du détroit de Gibraltar jusqu’à l’Ebre, l’Ebre constituant par traité la frontière avec la moitié nord de la péninsule ibérique, sous influence romaine.
En 218, Hannibal attaque la ville côtière de Sagonte (Saguntum) près de Valence. Malgré sa situation géographique au sud de l’Ebre, Sagonte entretient des liens diplomatiques avec Rome, qu’elle appelle au secours. Alors que les Romains, frileux d’intervenir en Espagne, dressent encore des plans pour secourir Sagonte, Hannibal se met en route vers l’Italie, avec une armée de 20 000 soldats et de 6 000 cavaliers. Il traverse les
Pyrénées, puis les Alpes. En 217, Hannibal émerge en Italie. Il inflige une lourde défaite aux armées consulaires

Hannibal pourrait à ce moment-là prendre la ville de Rome, démoralisée et sans défense. Mais il hésite. Sans doute doit-il prendre en considération l’état d’affaiblissement des ses propres troupes. Son armée prend ses quartiers d’hiver en 216 / 215 av. J. C. à Capoue en Campanie.
La guerre se poursuivra pendant plusieurs années, les Romains évitant dorénavant de confronter Hannibal dans une bataille rangée. En 207, ils interceptent et détruisent les renforts carthaginois qu’Hasdrubal, frère d’Hannibal achemine à travers les Alpes. La même année, Cornelius Scipion, surnommé par la suite l’Africain, décide de porter la guerre en Afrique du Nord. La ville de Carthage se sent menacée par cette invasion ; le gouvernement carthaginois rappelle Hannibal en Afrique. C’est là, près de Zama, qu’Hannibal subit sa première et décisive défaite. Une paix ignominieuse pour Carthage est conclue.
Rome émerge de la Seconde Guerre Punique avec un Empire qui englobe désormais l’Italie, la Sicile, la Sardaigne, la Corse et l’Espagne. (Cette dernière, riche en matières premières, n’est cependant pas entièrement pacifiée. Elle donnera encore du fi l à retordre aux Romains jusqu’au premier siècle av. J.-C.) On imagine aisément le cataclysme que la Seconde Guerre Punique devait représenter pour l’Italie.
Economiquement, Rome est à bout. L’effort de guerre a nécessité des sommes colossales. Le bronze et l’argent viennent à manquer. Pendant la guerre nous voyons chuter le poids de l’as d’Aes Grave. L’état romain est dans l’impossibilité de maintenir l’intégrité pondérale, faute de métal. Avant la guerre, l’as pèse de l’ordre de 270 g.
Au début de la guerre ( 217 - 215 ), il est réduit à 130 g. On parle d’un as semi-libral. Mais dès 215, la dévaluation continue, et on passe rapidement d’un as semi-libral à un as nettement plus léger. Il n’est pas aisé de distinguer les différentes émissions lors des dévaluations successives, tellement la chute pondérale est rapide. Avec la réduction du poids, il devient plus facile de battre plutôt que de couler les monnaies. Dans un premier temps, les pièces les plus lourdes (as, semis) continuent à être coulées, alors que les petites dénominations sont frappées. Avec l’introduction de l’étalon sextantal vers 211, les derniers Aes Grave coulés disparaissent.
Désormais, le bronze sera frappé. Il aura une valeur largement fiduciaire. Si le poids de l’as est revu à la baisse, le type même de l’as « à la proue» continuera à être frappé pendant près de deux cents ans, jusqu’à la fin de la république (p. ex. catalogue n°R 040-A). Les didrachmes (quadrigati ) d’argent eux aussi subissent de plein fouet la crise économique. Le gouvernement ne peut en maintenir la teneur en argent. Celle-ci diminue rapidement pendant la guerre, par addition de cuivre. Il est probable que le mauvais aloi des quadrigati tardifs ait poussé les gens à thésauriser les quadrigati plus anciens, que l’on trouve souvent dans un excellent état de conservation.
Au milieu de la guerre, vers 213, le gouvernement romain doit faire face à une grave perte de confiance dans sa monnaie. Il est à contraint à procéder à une réforme monétaire, qui substitue au didrachme de mauvais aloi la monnaie d’argent romaine par excellence : le denarius (denier). Le denier valant dix as porte la marque X. En ce qui concerne les monnaies divisionnaires du denier, en argent, le quinaire porte un V (5 as) et le sesterce la marque IIS (2½ as).
Le denier deviendra un standard. Il sera frappé à Rome pendant près de cinq cents ans, jusqu’à la fi n du 3e siècle ap. J.-C., et continuera à être utilisé comme unité de compte.
C’est avec l’instauration du denier et la disparition des Aes Grave que se termine notre survol des débuts du monnayage romain.

En résumé, le lecteur retiendra que :

- Jusqu’au 4e siècle, l’économie romaine est essentiellement une économie de troc. Le bronze est échangé au poids.
- Vers le début du 3e siècle, on voit apparaître deux types de monnayage :
• Une « monnaie » domestique, lourde, en bronze coulé.
• Et une monnaie à base d’argent pour les transactions avec l’étranger, surtout les poleis grecques du sud de l’Italie.
- Après le Seconde Guerre Punique, les deux systèmes sont unifiés, avec la création du denier d’argent et la frappe de monnaies en bronze « à la proue », de nature fiduciaire.
 #1722824  par Arual
 
I) Emissions sous les empereurs de l’empire gaulois et première émission d’Aurélien

Les premières émissions de l’atelier de Trèves ont peut être déjà été frappées sous le règne d’Auguste après 10 avant notre ère sous forme de petits bronzes portant la légende de revers « GERMANVS INDVTILLI L », mais cette hypothèse reste à confirmer et ces monnaies sont généralement considérées comme étant la dernière émission du peuple des Trévires.
Les premières monnaies provenant assurément d’un atelier romain à Trèves ont été frappées sous l’empire gaulois jusqu’au règne d’Aurélien dans les années 260 à 274. Cet atelier frappa des sesterces et des doubles sesterces en bronze à l’effigie de l’empereur M. Cassianus Latinius Postumus (été / automne de l’année 260 jusqu’au printemps de l’année 269). A côté de ces monnaies en bronze existent bon nombre de monnaies en or communément appelées aureus (aurei au pluriel) ainsi que des quinaires en or, pour lesquels les chercheurs sont encore indécis quant à leur atelier d’origine.
En effet, l’atelier de Cologne ou bien celui de Trèves sont proposés comme sites de production des monnaies en métal noble. Le problème est que ces pièces, contrairement aux monnaies romaines plus tardives, ne portent pas de marques distinctives indiquant leur provenance.
Un argument majeur en faveur de Trèves est constitué par la découverte d’un atelier de frappe à proximité de la Porta Nigra où, lors de fouilles archéologiques en l’an 2005, des flans monétaires vierges ainsi que trois essais en bronze de coins monétaires prévus pour la production d’aurei à l’effigie de Tetricus I et de son fils furent découverts. Un second argument, non négligeable pour la présence d’un atelier de frappe dans la future capitale de l’empire romain, est constitué par deux inscriptions trouvées à Trèves nommant un « procurator monetae Triverice », le responsable de l’atelier ainsi que d’un « numularius sacrae monetae Augusti nostri », un contrôleur ou vérificateur des produits numismatiques.
Par la suite, l’empereur Ulpius Cornelius Laelianus fit frapper monnaie à Trèves avant d’essayer d’usurper contre Postumus ; mais ses troupes furent battues près de Mayence. A côté des aurei, étaient frappés des antoniniens qui constituèrent de loin les monnaies les plus usuelles dans l’empire romain depuis le règne de Gordien III, empereur de 238 à 244. Introduits en 215 par Caracalla (198 - 217) comme monnaie d’argent, les antoniniens de Laelianus et de ses successeurs ne constituaient plus que de vulgaires monnaies en bronze saucées d’argent.
Vers le mois de mai de l’année 269, après le décès de Postumus, Marcus Aurelius Marius prit le commandement de l’empire gaulois.
L’affirmation de l’ « Historia Augusta » selon laquelle Marius n’aurait régné que pendant deux ou trois jours est peu probable vu le nombre de types de monnaies différentes connues jusqu’à présent. Il frappa des antoniniens, assez courants par ailleurs, ainsi que des aurei dont très peu d’exemplaires nous sont parvenus. M. Piavonius Victorinus, un représentant de l’aristocratie gauloise fortunée, reprit en main les destins de l’empire gaulois après la mort de Postumus début 269 dont il était l’un des plus proches collaborateurs. Il reprit entre autre les villes de Trèves et de Cologne à Marius en tant que « tribunus praetorius » de l’armée de Postumus. Il fut assassiné au début de l’année 270. Les antoniniens de Victorinus sont très communs, mis à part certaines représentations comportant des bustes à gauche avec ou sans attributs. Les aurei et les quinaires d’or de Victorinus sont très rares, comme l’ensemble des monnaies d’or des empereurs gaulois. Un autre empereur, connu jusqu’ici par seulement deux antoniniens, semble avoir régné dans une fourchette chronologique de 269 à 272. Il s’agit de l’usurpateur Domitianus pour lequel un seul antoninien, de style typiquement gaulois, était découvert en 1900 dans le trésor de Haute-Goulaine, dit trésor des Cléons, dans l’arrondissement de Nantes dans le département de Loire-
Atlantique. Pendant des années, cette monnaie unique fit l’objet d’une longue polémique entre les historiens et les numismates et beaucoup considéraient la pièce comme un faux moderne retravaillé sur un antoninien de Tetricus ou de Victorinus. Tous les doutes ont été dissipés en février 2004, lorsqu’une seconde monnaie de Domitianus était découverte dans un trésor de 4.957 antoniniens trouvé en Oxfordshire, nettoyé et examiné par les soins du British Museum.

L’atelier monétaire de Trèves depuis l’empire gaulois jusqu’à Valentinien III ( vers 445 )

Les deux derniers souverains de l’empire gaulois ayant frappé des monnaies à Trèves sont C. Pius Esuvius Tetricus et son fils, communément appelé Tetricus II.
A la mort de Victorinus, Tetricus père devenait le dernier empereur de l’empire gaulois. En 273, il associa son fils Tetricus fils en tant que César au règne. Les antoniniens pour les deux Tetrici sont très courants. Les aurei et les quinaires d’or sont aussi rares que ceux de leurs prédécesseurs. Une série spéciale est constituée par des aurei portant les portraits accolés ou vis-à-vis de Tetricus et de son fils.
Reste à noter la qualité exceptionnelle des coins gravés dans les ateliers gaulois, surtout en ce qui concerne le monnayage d’or. En effet, les coins monétaires réalisés sont d’un style nettement supérieur aux produits de l’atelier de Rome qui travaillait pour Gallienus (253 - 268), Claudius Gothicus ( 268 - 270 ) et Aurelianus ( 270 - 275 ). Aussi faut-il relever que les aurei des empereurs gaulois sont souvent d’un poids supérieur aux monnaies impériales.
Une dernière remarque s’impose quant au monnayage de bronze, dont le nombre insuffisant de pièces a été comblé par des quantités importantes d’imitations plus ou moins barbarisées aux noms de Victorinus et des Tetrici.
Quelques mois après la reddition des Tetrici à Chalons durant l’été 274 et la reconquête des territoires dissidents, l’atelier de Trèves, en tant que seul atelier monétaire gaulois opérationnel à la fi n de l’empire gaulois, ferma après une brève émission pour Aurelianus (270 - 275) célébrant l’image de l’empereur comme pacificateur du monde ainsi que pour sa valeur militaire.
 #1722826  par Arual
 
II) Emissions à partir de Diocletianus jusqu’à Valentinianus III ( vers 290 - vers 445 )

Après la fermeture de l’atelier de Trèves par Aurelianus en 274, il a fallu attendre à peu près 16 ans avant sa réouverture vers 290 sous la Diarchie de Diocletianus (284 - 305) et de Maximianus (286 - 310). Bien que les catalogues de référence mentionnent l’année 293 comme date de réouverture probable de l’atelier suite à l’installation de la tétrarchie, il semble que la prise de résidence de Maximianus à Trèves vers l’année 290 plaide en faveur d’une date antérieure. Cette réouverture s’effectua avec du personnel muté de l’atelier de Lyon comme le prouvent les antoniniens qui sont d’un style typique de cet atelier. La première émission comportait des aurei portant la marque PT (percussa treverorum ) qui imitaient les aurei de l’atelier de Rome, des antoniniens en bronze argenté portant la même signature d’atelier ainsi que des petites monnaies fractionnaires de bronze utilisées probablement comme pièces commémoratives lors d’événements importants.
A noter que ces petites monnaies, qui ne portent pas de marque distinctive, se trouvent surtout dans la ville de Trèves ainsi que dans un rayon de cent kilomètres autour de la ville. La qualité iconographique de ces petites monnaies indique quelles ont été frappées par l’atelier responsable du monnayage d’or.
A partir du premier mai 293, l’installation de la tétrarchie se traduit par la nomination de deux Césars, Maximianus Galerius ( 293 - 311 ) et Constantius Chlorus ( 293 - 306 ), qui vont participer à l’administration de l’empire romain. A partir de cette date, des aurei ainsi que des antoniniens marqués PT se joignent aux émissions déjà en place pour Diocletianus et Maximianus. Toutefois aucun aureus n’est connu jusqu’ici pour Galerius. Deux médaillons spectaculaires, issus du trésor de Beaurains dit d’Arras, font partie de cette émission. Le plus lourd de ces deux médaillons, qui se trouve actuellement dans la collection de l’American Numismatic Society à New York nous présente les quatre empereurs. Le côté avers nous montre les bustes laurés et portant le manteau impérial de Diocletianus et de Galerius en vis-à-vis, tandis que le côté revers présente le même type de portraits de Maximianus et de Constantius. Le port du manteau impérial indique comme date de frappe le début de l’année 294, date à laquelle les deux Césars investirent leur premier Consulat. Du fait qu’il existe également des antoniniens à la marque PT montrant Constantius en tant que Consul en manteau impérial à gauche et tenant un sceptre à aigle, les deux prochaines émissions d’antoniniens à la marque PTR voire PTR avec C ou D dans le champ ont probablement été frappées à partir du printemps de l’année 294.
A partir de fin 294 ou de début 295, la réforme monétaire de Diocletianus faisait disparaître l’antoninien de la circulation. L’antoninien, qui avait perdu nettement de sa valeur intrinsèque, fut remplacé par une monnaie de bronze plus lourde que l’on appelle aujourd’hui follis ou nummus. En fait, follis désignait une bourse contenant un nombre déterminé de ces pièces. Le nombre d’ateliers de frappe était porté à 17 ateliers répartis dans tout l’empire. Tous ces ateliers frappaient les mêmes types de monnaies ; la distinction se faisant par l’adjonction de marques d’ateliers particulières telles que TR ou PTR pour Trèves, LG pour Lyon ou R pour Rome, à l’exception de l’atelier de Londres qui ne comporte pas de marque jusqu’en 307. A noter également une série non marquée pour l’atelier de Lyon mais qui se distingue de l’atelier britannique par un autre style de portrait. La réforme monétaire de Diocletianus se distingue également par l’introduction de l’argenteus, monnaie d’argent d’un poids de plus ou moins 3,4 grammes ainsi que du follis ou nummus, comportant jusqu’à deux pour cent d’argent. Le poids de l’aureus est fixé à 5,45 grammes ce qui correspond à un soixantième d’une livre romaine. Trois séries d’argentei sont frappées. La première ne compte pas de marque. Les autres sont distinguées par l’adjonction d’une lettre C ou D respectivement d’une massue en l’exergue. Les grands folles ( folles = pluriel de follis ) frappés sous la première tétrarchie ( 293 - 305 ), d’un poids qui s’échelonne entre onze et huit grammes, nous montrent lors de la première émission des têtes à droite ou à gauche. Lors de la deuxième émission viennent se joindre de rares portraits d’un aspect plutôt militaire avec un empereur tenant une lance et un bouclier.
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L’empire romain

Lors de la troisième émission, le nombre de types de bustes militaires du monnayage de bronze augmente nettement avec la préparation de l’invasion de l’Angleterre où l’usurpateur Carausius (286 - 293) et par la suite, son assassin et successeur Allectus, ont instaurés un empire dissident. Les empereurs britanniques avaient également occupés la Normandie. Durant la préparation de cette expédition, trois officines travaillaient à Trèves pour les monnaies de bronze utilisant les marques distinctives A, B et C. La reconquête était organisée par Constantius avec une flotte importante qui, depuis Trèves, a emprunté la Moselle et le Rhin pour traverser la Manche. L’issue glorieuse de cette expédition a été célébrée à Trèves avec une exceptionnelle série de multiples en or ainsi que des aurei marqués PTR. L’un de ces multiples d’un poids de 52,88 grammes représente au revers l’empereur Constantius Chlorus sur un cheval à droite tenant une lance ; le cheval se trouve sur un bateau avec quatre soldats-rameurs. Devant lui se trouve Britannia agenouillée, levant les bras. Derrière Britannia, on voit les fortifications de la ville de Londres.
Les folles continuaient à être pourvus des rares bustes militaires à côté des bustes courants. Il ne restait plus que deux officines opérationnelles pour les monnaies de bronze, marquées A et B. En plus, des monnaies commémoratives en bronze ont été frappées.
D’autres occasions ont donné lieu à des séries importantes de monnaies en or et de petites pièces commémoratives en bronze, notamment des célébrations décennales, comme les dix ans de règne des deux Césars Constantius et Galerius en mars 302, ainsi que des célébrations vicennales, comme celle de Diocletianus en septembre 303.
Lorsque les deux Augusti, Diocletianus et Maximianus abdiquaient de leurs fonctions le premier mai 305, Constantius et Galerius étaient promus au rang d’Auguste. Severus II et Maximinus II Daza au rang de nouveaux Césars. Les monnaies frappées par l’atelier de Trèves commémorant ces événements étaient des multiples en or ainsi que des aurei et une série de petites monnaies de bronze commémoratives. Une série spéciale de folles d’abdication porte au revers la légende PROVIDENTIA DEORVM QVIES AVGG et à l’avers l’inscription nommant Diocletianus et Maximianus « SEN (IOR) AVG (VSTI) ». Elle montre les portraits à droite laurés des Augusti, portant le manteau impérial et tenant un sceptre à aigle ainsi qu’une mappa. Le 25 juillet 306, l’empereur Constantius Chlorus mourut en Angleterre lors d’une expédition punitive de moyenne envergure. Après son décès, ses troupes acclamèrent son fils Constantinus I en tant que nouveau César. Severus II était promu au rang d’Auguste tandis que Maximinus II, bien que soutenu par Galerius, restait au rang inférieur de César. En 306, les habitants de la ville de Rome ont nommé Maxentius, le fils de Maximianus Herculius, comme César. Maxentius ne disposant pas de troupes régulières mais seulement de la garde prétorienne, ne prit pas le titre d’Auguste mais seulement celui du rang inférieur de « Princeps ». Severus II attaqua Maxentius à Rome, mais il fut tué lors de la bataille. Après sa mort, Maximinus II fut à son tour promu au rang d’Auguste. En 307, Galerius entama une guerre contre Maxentius mais il fut battu à son tour. Après cette victoire, Maxentius accepta le titre d’Auguste en 307 et régna jusqu’en 312, année où il mourra lors de la bataille du pont milvien à Rome contre les troupes de Constantin I. De très rares folles de Maxentius et un unique solidus (qui se trouve actuellement au musée de Florence) sont connus de l’atelier de Trèves. Il est probable que presque toutes les monnaies trévires frappées pour Maxentius aient été systématiquement retirées de la circulation.
Alors que les premières monnaies d’or de Constantin I en tant que César étaient des aurei frappés d’après l’étalon établi par Diocletianus avec un poids théorique de 5,45 grammes ( soit 1 / 60 de la livre romaine), une nouvelle monnaie fut créée probablement fin 306 voire début 307. En effet, Constantin I introduisit le solidus, une monnaie d’or d’un poids de 4,50 grammes, correspondant à 1 / 72 de la livre romaine. Le solidus resta la monnaie d’or standard des dernières années de l’empire romain et du futur empire byzantin pendant plus de mille ans. En dehors de cette monnaie d’or standard, on trouve aussi des multiples commémoratifs ainsi que des pièces divisionnaires de 1,70 grammes appelées aujourd’hui 1½ scripulum ou 9 siliquae. En 308, lors de la conférence des empereurs à Carnumtum, Licinius père, généralement appelé Licinius I, fut nommé Auguste par Diocletianus. A la mort de Galerius en 311, il prit possession des territoires de celui-ci. Au cours de l’année 313, Licinius I épousa la soeur de Constantinus I, Constantia. Maximinus Daza tenta d’envahir la partie de l’empire tenue par Licinius I, mais il fut vaincu le 30 avril 313 lors de la bataille près d’Edirne en Turquie. Les monnaies pour Licinius I sont très courantes en ce qui concerne le numéraire de bronze tandis que les pièces de billon et les solidi sont plutôt rares.L’alliance entre Constantinus I et Licinius I tenait jusqu’en 315, année où Constantinus essaya de s’imposer face à son beau-frère. Lors d’une bataille au mois d’octobre 316, non loin de Belgrade, Constantinus sortait vainqueur et gardait les territoires occupés.
Dorénavant, Licinius reconnut que Constantinus était le plus élevé en grade. Pour garantir la survie des deux dynasties, les deux fils de Constantinus I, Crispus et Constantinus II, ainsi que Licinius II étaient nommés Césars. A Trèves, des monnaies d’or, d’argent et de bronze furent frappées pour les deux fils de Constantinus I tandis que pour Licinius II, seules des monnaies de bronze sont connues. L’atelier de Trèves continua à émettre des folles de poids réduit au nom de Licinius I jusqu’en 319 et, probablement, encore au-delà comme semblent l’indiquer une paire d’exemplaires comportant un nouveau revers introduit en 323. Comme pour les monnaies de Maxentius, on suppose que les pièces tardives pour Licinius I aient été retirées de la circulation.
En juillet 324, Licinius I fut battu définitivement par Constantinus I.
L’évolution du nummus ou follis nous montre une dévaluation spectaculaire durant le règne de Constantinus. Les premières émissions de Constantinus I en tant que César de l’année 306 sont encore à l’étalon introduit par Diocletianus, soit de 8 à 11 grammes. Vers le mois d’avril 307, les poids n’étaient plus que de 9 à 6 grammes pour tomber de novembre 307 jusqu’en 309 entre 7 et 5 grammes. Entre 310 et 313, on peut constater que les pièces ne font plus que 5 à 4 grammes pour rechuter entre 313 et 315 à plus ou moins 3 grammes. Vers 330, il ne reste plus que quelque 2 grammes, en 335 à peu près 1,5 grammes et une dernière dévaluation vers 340 réduisait le nummus à 1,3 grammes. Outre les monnaies pour les membres masculins de la famille impériale, Constantinus fit également frapper des folles pour sa mère, Helena, ainsi que pour sa femme Fausta. Pour Fausta, il existe également des multiples de 2 solidi. Crispus et Fausta furent exécutés en 326 pour une histoire d’adultère qui n’avait aucun fondement véridique.
En effet, il semble que Fausta voulait tout simplement promouvoir ses trois fils aux dépens de Crispus qui était issu d’une union antérieure de Constantinus avec sa concubine Minervina.
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L’atelier monétaire de Trèves depuis l’empire gaulois jusqu’à Valentinien III (vers 445)

Contrairement au monnayage de bronze, les solidi gardaient leur poids théorique de 4,50 grammes et étaient frappés régulièrement au nom de Constantinus et de ses fils. De 306 à 310, des argentei et des demi-argentei étaient frappés au nom de Constantinus après quoi l’émission de monnaies d’argent de l’atelier de Trèves fut suspendue jusqu’en 336, sauf quelques petites pièces au nom de Fausta, l’épouse de Constantinus et fille de Maximianus Herculius. De nouveaux numéraires d’argent furent introduits vers 336 : le miliarense d’un poids de quelque 5,40 grammes ainsi que la silique pesant à peu près 2,25 grammes. A côté de ces pièces régulières on connaît de rarissimes médaillons. A noter que Constantin fit frapper, à côté des pièces au nom de sa mère, de sa femme et de ses quatre fils des solidi et des folles au nom de son neveu Delmatius.
Après le décès de Constantinus I le 22 mai 337, ses trois fils vivants, Constantinus II ( 317 - 340 ), Constans ( 333 - 350 ) et Constantius II ( 324 - 361 ), continuèrent de frapper les mêmes numéraires que leur père. L’atelier mosellan produisit des doubles solidi, des solidi, des semissis (demi-solidus) ainsi que des pièces de 1½ scripulum en or ; le monnayage d’argent était composé de miliarenses légères (pesant à peu près 4,50 grammes) et de siliques.
Les folles réduits, seul numéraire de bronze, étaient frappés en grand nombre. Ces pièces de bronze nous montrent, en dehors des effigies des trois empereurs, le portrait voilé de Constantinus I divinisé ainsi que de sa mère, Helena et de Theodora qui fut la seconde femme du père de Constantinus I, Constantius Chlorus.
Constantinus, n’ayant pas réglé clairement sa succession, il semble que chaque prétendant au trône ait suivi ses propres ambitions. Il s’ensuit des guerres fratricides dont le premier à succomber était Delmatius, le neveu de l’empereur défunt. Le 9 septembre 337, lors d’une conférence entre les trois fils de Constantinus I, tous les trois ont été promus au titre d’Auguste. L’empire fut dispersé entre Constantinus II qui reçut la partie occidentale de l’empire ; Constans à qui furent attribuées l’Italie, l’Afrique et une partie des Balkans ainsi que la Grèce ; les territoires orientaux restant réservés à Constantius II.
Au début de l’année 340, Constantinus II tenta d’envahir les territoires de son frère cadet, Constans. Ses troupes furent anéanties en Italie du nord, non loin d’Aquilée. Constantinus II succomba à ses blessures et Constans resta le seul empereur dans toute la partie ouest de l’empire. A cette issue, et pendant quelque dix ans, la situation resta stable entre Constans et Constantius II.
L’atelier de Trèves continuait à émettre des monnaies en or, en argent et en bronze aux noms des deux Augustes.
La partie occidentale de l’empire s’avérait difficile à gouverner pour Constans. En Angleterre, les anglons et les saxons étaient sur le point de prendre les commandes. La ville de Strasbourg était quant à elle prise par les troupes alamannes. Enfin à Autun, l’officier franc Magnentius se rebella et se fit acclamer empereur le 18 janvier 350. Constans fut tué au cours de sa fuite.
Magnentius éleva son frère Decentius au rang de César à la fin de l’année 350. Le 28 septembre 351, l’armée des usurpateurs était battue sévèrement par les troupes de Constantius II. Magnentius et Decentius parvinrent tout de même à regagner les territoires gaulois et subirent une défaite définitive à côté de Gap. Au mois d’août respectivement d’octobre 353, les deux frères se suicidèrent.
L’atelier de Trèves, qui fut le principal fournisseur du monnayage de Magnentius, frappa des multiples d’or, des solidi, des semissis et des pièces de 1½ scripulum ; des miliarenses et des siliques en argent et un nombre impressionnant de monnaies de bronze d’un poids de plus ou moins 5 grammes appelées aujourd’hui maiorina. En 352, Magnentius fi t même frapper, bien que n’étant pas chrétien, des pièces spectaculaires de plus de 8 grammes appelées double maiorina montrant au revers un christogramme. A remarquer la frappe solidi de poids réduit de plus ou moins 3,80 grammes, probablement destinée au commerce avec les peuples germaniques.
Après la chute de Magnentius et de Decentius, Constantius II resta l’unique Auguste de l’empire. En 351, il nomma son neveu, Constantius Gallus, au rang de César, suite à la nomination de Decentius par Magnentius, pour faire « contrepoids » au règne des deux frères Magnentius et Decentius dans la partie occidentale de l’empire. Constantius Gallus résidait à Antioche où il avait installé un régime de terreur. En 354, il était convoqué par Constantius II dans l’ouest sous prétexte de négociations importantes, mais fut exécuté dès son arrivée. L’atelier produisit des solidi extrêmement rares en son nom ainsi que des maiorines en bronze, très rares également.
Le 6 novembre 355, à Milan, Constantius II nomma Julianus II Apostata, jeune frère de Constantius Gallus, César de l’empire romain. Julianus arrivait à sécuriser les provinces de Gaule et de Germanie, lorsque Constantius II lui ordonna de lui envoyer des troupes pour mener une guerre contre les Sasanides. Julianus refusa et se fit acclamer Auguste par ses soldats en février 360 à Paris. Il n’y eut pas de bataille déterminante en raison du décès de Constantius en novembre 361, laissant Julianus seul empereur. Le 26 juin 363, Julianus fut blessé à mort lors d’une bataille contre les Perses. A Trèves, seul des solidi rarissimes ainsi que des siliques étaient frappés au nom de Julianus. Pour son successeur Jovianus il n’y eut pas de frappes à Trèves.
 #1722830  par Arual
 
L’atelier monétaire de Trèves depuis l’empire gaulois jusqu’à Valentinien III (vers 445)

Le 26 février 364, après la mort de Jovianus une semaine auparavant, Flavius Valentinianus, communément appelé Valentinianus I, fut élevé par une assemblée d’officiers au rang d’Auguste. Sous leur pression, il nomma le 28 mars 364 son frère Valens co-empereur.
Valentinien I s’occupait de la partie occidentale de l’empire ; son frère Valens gouverna en orient. Le 24 août 367, après une grave maladie, Valentinien reconnut qu’il devait prévoir un successeur pour l’empire occidental.
Ainsi, il nomma son fils Gratianus deuxième Auguste de la partie ouest. Leur règne était marqué par de nombreuses incursions barbares. Valentinien I décéda le 17 novembre 375 lors de négociations de paix avec le peuple germanique des Quades.
Suite à la migration des Huns, les Goths, chassés de leurs territoires, demandaient à Valens la faveur d’être recueillis dans les limites de l’empire romain. Les fonctionnaires romains, responsables des nouveaux arrivants, tentaient de s’enrichir aux dépens des immigrants. Ceci mena à une guerre lors de laquelle Valens fut tué le 9 août 378 lors de la bataille d’Adrianopolis.
Gratianus, le fils de Valentinien I, n’avait que 8 ans lorsque son père le nomma Auguste le 24 août 367. Après la mort de Valentinien I, deux tribuns élevèrent Valentinien II, le frère de Gratianus, bien qu’âgé de quatre ans seulement, au rang d’Auguste de l’ouest. Quand, en 378, les nouvelles de la guerre de Valens contre les Goths devenaient de plus en plus inquiétantes, Gratien mena des troupes vers l’est pour venir en aide à son oncle, mais arriva trop tard. Avant de partir, il avait nommé un nouvel empereur pour l’est de l’empire et son choix tomba le 19 janvier 379 sur Theodosius I, dit le Grand, qui était l’un des militaires les plus capables de l’empire. De retour dans l’ouest, Gratien eut à combattre des tribus germaniques qui, en son absence, avaient fait des incursions répétées sur le territoire romain. En 383, les troupes en Angleterre, se sentant délaissées par Gratien dans leur combat contre les Scots et les Pictes, acclamèrent leur chef, Magnus Maximus comme empereur. Ce dernier mena une armée en France où il remporta une bataille contre les troupes de Lyon. Gratianus fut tué le 25 août 383, après que ses troupes l’avaient désertées. Théodose nomma le 16 janvier 383 son fils aîné, Arcadius, co-empereur de l’est.
Valentinien II, le frère de Gratien, qui avait été élevé au rang d’Auguste le 22 novembre 375, a été obligé de fuir sa ville de résidence, Milan, suite à des différences avec l’évêque Ambrosius. Il se rendit à Trèves pour demander de l’aide à Magnus Maximus, mais ce dernier était en route pour l’Italie pour y prendre le pouvoir. Il s’adressa alors à Theodosius I, qui mena ses troupes à Milan, où Maximus avait sa résidence. A l’arrivée de Theodosius, Maximus prit la fuite pour Aquileia où il fut décapité le 28 août 388. Son fils, Flavius Victor, nommé au rang d’Auguste par son père en 387, fut également décapité.
Theodosius I se retira de nouveau vers l’est après avoir installé à la cour de Vienne en France plusieurs de ses fidèles partisans. Finalement, Valentinien II restait en place comme empereur de l’ouest jusqu’à ce que le Franc Arbogastes, un proche de Theodosius, jeta la lettre de licenciement de Valentinien II aux pieds de l’empereur, acte qui poussa Valentinien II à se pendre le 15 mai 392 dans son palais de Vienne.
 #1722831  par Arual
 
Après la mort de Valentinien II, un nouvel empereur de l’ouest devait être nommé. Arbogastes demanda à Theodosius I de le nommer, mais ce dernier hésita car il ne voulait pas mettre en péril la vie de l’un de ses fils. Le 22 août 392, Arbogastes éleva finalement lui-même l’un de ses fonctionnaires, Eugenius, au rang d’empereur de l’ouest et Theodosius nomma son deuxième fils, Honorius, co-empereur de l’est. Le 6 septembre 394, une bataille eut lieu non loin de Laibach en Autriche entre Eugenius et Arbogastes d’un côté et Theodose et Honorius de l’autre qui se terminait par la défaite d’Eugenius. Theodosius décéda peu après, le 17 janvier 395, à Milan.
Pendant cette période de plus de trente ans, de Valentinien I (364 - 375) et Theodose I (379 - 395) à Arcadius (383 - 408), l’atelier monétaire de Trèves frappa les mêmes numéraires pour tous les empereurs. Le monnayage d’or était de loin dominé par les solidi ; les semissis et les tremissis étant frappés qu’en petites quantités. En dehors des pièces courantes en circulation, des multiples de solidi étaient émis pour Valentinien I, Valens, Gratien, Valentinien II et Eugenius à l’occasion de festivités telles que l’arrivée de l’empereur à Trèves ou l’avènement d’un nouvel empereur. Les monnaies d’argent frappées pendant cette période étaient en premier lieu des siliques, trouvées en nombre impressionnant dans des trésors en Angleterre et en Roumanie. Des miliarenses lourdes (de 5,40 grammes) et des miliarenses légères (de 4,50 grammes), frappées en quantités très réduites, ainsi que des demi-siliques, frappées en quantités négligeables, ont été trouvées la plupart du temps dans les trésors de siliques. La rareté des miliarenses par rapport aux autres numéraires est attestée dans les descriptions de différents trésors anglais, comme par exemple le trésor d’East Harptree, contenant 15 miliarenses contre 1.481 siliques ou celui de North Mendips qui renfermait 31 miliarenses contre 2.013 siliques, pour ne citer que ceux-ci. Il existe, comme pour l’or, quelques rarissimes médaillons d’argent au nom de Valens pesant 13,50g, ce qui équivaut à trois miliarenses légères. Les pièces de bronze se limitaient à quelques petites pièces banales avec seulement trois revers différents. Comme les dénominations anciennes ne sont pas connues, ces monnaies sont classifiées d’après leur diamètre et leur poids en Ae I, Ae II, Ae III et Ae IV.
A cette époque, l’atelier de Trèves produisait essentiellement des Ae III d’un poids approximatif de 2,27g ainsi que de rares Ae II d’un poids de 4,54g. A partir de l’émission de 378 apparaissent des Ae IV d’un poids de plus ou moins 1,13 grammes et d’un diamètre de 12 à 16 millimètres.
La dernière phase de monnaies romaines frappées à Trèves commence avec des siliques de l’empereur Honorius (393 - 423), le frère d’Arcadius. Ces très rares monnaies sont connues surtout à travers des imitations locales qui se distinguent par un style assez fruste et comportent régulièrement des fautes d’orthographe.
Aucune monnaie d’or ni de bronze de l’atelier mosellan n’est connue, contrairement aux ateliers italiens de Milan, Ravenne et Rome qui produisirent des quantités impressionnantes de solidi et de tremisses. Le nouvel empereur amené à frapper monnaie à Trèves était Constantinus III (407 - 411). Il était stationné en Angleterre lorsqu’il fut acclamé empereur par ses troupes.
Honorius était trop occupé à défendre l’empire contre les tribus germaniques pour s’occuper de l’usurpateur.
Constantinus III fit frapper des siliques ainsi que des solidi assez courants. A remarquer qu’il existe des solidi d’un beau style, mais également des pièces montrant un portrait très barbarisé. Une dernière émission assez importante est connue pour l’empereur Jovinus (411 - 412) qui nous a laissé un certain nombre de siliques et de solidi de bonne facture. Jovinus était un sénateur gaulois acclamé par les Burgondes et les Alains. Il était soutenu par les Goths, mais ceux-ci le livrèrent à Honorius qui leur avait fait une offre intéressante. Une silique pour son frère Sebastianus (411 - 412) frappée par l’atelier de Trèves existerait, ce qui reste à confirmer !
Après Jovinus, il n’y eut plus que trois empereurs pour lesquels des siliques extrêmement rares et de style très provincial sont connus, à savoir Theodosius II (402 - 450), Jean (423 - 425) et en dernier lieu Valentinien III (42 - 455).
Ainsi s’achève l’existence de l’atelier romain de Trèves qui a été pendant de longues années l’atelier le plus important de la partie occidentale de l’empire romain. Les prochaines émissions de l’atelier de Trèves n’apparurent que quelques décennies plus tard avec les émissions des mérovingiens.
 #1722832  par Arual
 
Tableau des empereurs ayant frappé à Trèves dans les différents métaux :


EMPEREUR DATE BRONZE ARGENT OR

POSTUMUS 260-269 X X X

LAELIANUS 268 X X

MARIUS 269 X X

VICTORINUS 269-270 X X

DOMITIANUS 269-272 X

TETRICUS I 270-274 X X

TETRICUS II 273-274 X X

AURELIANUS 270-275 X

DIOCLETIANUS 284-305 X X X

MAXIMIANUS 286-310 X X X

CONSTANTIUS I 293-306 X X X

GALERIUS 293-311 X X X

SEVERUS II 305-307 X X

MAXIMINUS II 305-313 X X X

MAXENTIUS 306-312 X X

LICINIUS I 308-324 X X X

LICINIUS II 317-324 X

CONSTANTINUS I 306-337 X X X

CRISPUS 317-326 X X

CONSTANTINUS II 317-340 X X X

CONSTANTIUS II 324-361 X X X

CONSTANS 333-350 X X X

DELMATIUX 335-337 X X

DIVUS CLAUDIUS II 268-270 X

URBS ROMA 330-340 X

CONSTANTINOPOLIS 330-340 X

HELENA 248-328 X

FAUSTA 297 -326 X X X

THEODORA ? X
MAGNENTIUS 350-353 X X X

DECENTIUS 351-353 X X X

CONSTANTIUS GALLUS 351-354 X X

JULIANUS II APOSTATA 355-363 X X

VALENTINIANUS I 364 -375 X X X

VALENS 364-378 X X X

GRATIANUS 367-383 X X X

VALENTINIANUS II 364-392 X X X

THEODOSIUS I 379-395 X X X

ARCADIUS 383-408 X X X

MAGNUS MAXIMUS 383-388 X X X

FLAVIUS VICTOR 387-388 X X

EUGENIUS 392-394 X X X

HONORIUS 393-423 X

CONSTANTINUS III 407- 411 X X

JOVINUS 411-412 X X

SEBASTIANUS 411- 412 X

JOHANES 423-425 X

THEODOSIUS II 402-450 X

VALENTINIANUS III 425-455 X
 #1722836  par Oslo
 
:hello:
Ah ben pour être complet, c'est complet et instructif :super: :super:
Félicitations Arual
:amen:
 #1722926  par celticboop
 
salut arual et merci pour ce bel exposé :amen:
 #1722943  par arioch
 
bonjour et merci pour se tres bon post

par contre est -il de toi ou est-ce extrait d'un ouvrage ?
car si c'est le cas il faudrait le preciser et en donner l'auteur et origine ( par respect de son travail ) :ange:

:hello:
 #1722953  par Arual
 
Non, cet exposé n'est pas de moi! Cela fait des années qu'il traine dans mes archives. Je voulais le partager, car je le trouve interessant. J'aurais bien indiqué l'auteur, malheureusement je ne sais plus de quelle source il est issu!
 #1722964  par Flamigos
 
arioch a écrit : 09 août 2021, 09:41 bonjour et merci pour se tres bon post

par contre est -il de toi ou est-ce extrait d'un ouvrage ?
car si c'est le cas il faudrait le preciser et en donner l'auteur et origine ( par respect de son travail ) :ange:

:hello:
Slt ^^
C'est issu d'un catalogue du 30/06/2009 pour une exposition au Luxembourg qui retrace l'évolution de la monnaie de l'empire Romain.

Source:

Vernissage de l’exposition numismatique à la BCL « Monnaies romaines – Monnaies de Trèves » :
https://www.bcl.lu/fr/media_actualites/ ... 9/06/Expo/

Version électronique du catalogue « Monnaies romaines – Monnaies de Trèves » en Pdf:
https://www.bcl.lu/fr/media_actualites/ ... alogue.pdf
 #1723057  par SebKTA
 
Super initiative: dès que je peux, je vais absorber ton sujet! :super: