Un autre jour, à Marseille, j'encadrais un débutant en plongée au pied des îles du Frioul ; pour ceux qui connaissent, c'était à cap caveau.
Nous nous baladions à la recherche de tessons, encore nombreux à cette époque, entre tout ce qui a pu être perdu et jeté à la mer pendant des siècles et les poubelles de la peste quand j'ai aperçu, posé sur le sable, un objet circulaire très concrétionné. J'étais fou de joie : un plat entier, très certainement antique, vu la couche de concrétions !
Je me mets donc à genoux pour le retourner et le soulever sans le casser, je prends soin de passer un doigt sur le tour pour le décoller du sédiment sans risque et je le retourne très précautionneusement sous le regard émerveillé de mon binôme.
Et là, je me retrouve avec une mine anti-char posée sur les cuisses !
J'ai pu la reposer sans dégat, avec l'autre plongeur qui aurait bien aimé être ailleurs, je le voyais bien, mais qui n'osait pas abandonner son moniteur.

Pendant tout le reste de la plongée, il mimait une explosion et il secouait la main pour dire "oh, la la !"
Je ne sais pas pourquoi il n'a jamais plus replongé avec moi.
