Je ne serais pas étonné que le texte ci dessous soit en rapport avec ta découverte, désolé c'est un copier coller assez long mais pas évident de mettre le lien ici ...
Véritable institution albigeoise dominant les lices de sa façade majestueuse, le lycée Lapérouse forme depuis bientôt quatre siècles la jeunesse d’Albi.
« Le lieu magique était le clocher, au point d’enjamber de nuit le portail du lycée, de gravir le vieil escalier de bois et de sonner les cloches à la volée avant de détaler aux côtés des deux camarades, partenaires de cette modeste impertinence. » Les propos de cet ancien élève du lycée Lapérouse auront de quoi rappeler quelques souvenirs à tous ceux qui ont fréquenté ce célèbre établissement qui accueille aujourd’hui 700 élèves et 70 professeurs... Son histoire débute à partir du milieu du XVIe siècle lors de la fusion en 1563 entre le Collège Sainte-Gemme administrée par l’évêque
depuis le XIe siècle et l’École Mage créée vers le XIVe siècle par les consuls.
Un collège aux mains de l’Église pendant 250 ans
Le nouveau collège s’installe un temps rue du Puech-Amadenc (rue Toulouse-Lautrec) avant que les consuls confient en 1623 l’enseignement aux Jésuites dont la réputation n’est plus à faire. Cette décision est aussi une manière de faire obstacle à la réforme protestante qui gagne du terrain. Un ensemble de maisons situé entre les fortifications de la ville et le cimetière de Saint-Affric est acheté pour accueillir les élèves. Seul vestige de cette époque, la chapelle de style baroque construite, à partir de 1630, selon un plan imposé par Rome. Réalisée en pierres de taille de Ranteil et en briques, elle comprend une nef de 30 m de long et de 16 m de haut. En 1648, l’établissement compte 350 élèves dans une ville de 8 000 habitants. En 1690, des ouvertures sont percées dans les hautes murailles de la ville dont la démolition a lieu au XVIIIe siècle.
Un vaisseau de 120 m de long
Pendant près de 250 ans, la direction est assurée par le clergé, ce qui rappelle l’influence de l’évêque d’Albi, seigneur temporel de la ville... En 1762, alors que la congrégation subit de vives critiques, les Jésuites d’Albi sont expulsés du collège et la direction est reprise par des prêtres séculiers. A la Révolution, la chapelle sert d’abord pour des réunions électorales avant d’être vendue et utilisée comme salle de spectacles. Une Ecole Centrale est créée en lieu et place du collège en 1795. Jusqu’à la création des nouveaux bâtiments au milieu du XIXe siècle, le collège connaît une alternance de périodes de prospérité et de déclin en raison de difficultés financières, de problèmes de recrutement et d’encadrement. En 1855, la situation s’améliore lorsqu’une école fusionne avec l’établissement qui obtient enfin le statut de lycée impérial sept ans plus tard. Les anciens bâtiments sont démolis et un nouveau lycée est construit sur les plans de l’architecte de la ville. En 1864, la ville est en plein chantier avec la construction du pont Neuf, du viaduc ferroviaire et celle du lycée qui sera achevé en 1867. En 1882, l’association des anciens élèves est créée pour perpétuer les relations amicales entre ses membres. Elle en compte actuellement 400.
Ravagé par les flammes en 1926
Lors de la Première Guerre mondiale, le lycée est réquisitionné pour accueillir un hôpital militaire puis un centre chirurgical. Les cours sont perturbés faute d’enseignants et d’espace pour l’accueil des élèves. En 1930, un monument aux morts en hommage aux victimes de la Grande Guerre est édifié dans la cour d’honneur. Les noms des 36 militaires et membres du personnel décédés à l’hôpital et des 91 anciens élèves et des 4 professeurs tombés sur le front sont gravés dans la pierre et font l’objet d’une cérémonie tous les 11 novembre. Quatre ans auparavant, dans la nuit du 23 au 24 janvier, deux tiers de l’établissement sont ravagés par les flammes. L’incendie s’est déclaré dans les combles et s’étend rapidement. Les pompes de la ville, des mines et de la garnison sont vite dépassées par le sinistre. L’arrivée au matin des pompiers de Toulouse permet de circonscrire le feu. Les travaux de reconstruction sont engagés rapidement, mais il faut attendre 1933 pour célébrer l’achèvement des travaux. Le lycée abrite à nouveau un hôpital en 1939 puis rouvre après la capitulation. En 1944, les maquisards occupent le bâtiment qui subit quelques dégâts lors du passage de la colonne allemande le 22 août. En témoignent quelques traces de balles sur sa façade.
La chapelle transformée en médiathèque
A partir des années 50, le lycée connaît un développement important. En 1966, il gagne en superficie suite à l’achat de bâtiments adjacents. A l’occasion de son centenaire, en 1967, le lycée est baptisé du nom du navigateur albigeois Lapérouse qui, au XVIIIe siècle, a fréquenté l’établissement. Parmi les personnalités ayant été élèves ou professeurs, il faut également mentionner Henry Paschal de Rochegude, Jean Jaurès et l’ancien président de la République Georges Pompidou, dont la ville a rendu hommage l’année dernière pour le centième anniversaire de sa naissance. Chantier emblématique, la chapelle est totalement transformée en 1992 pour accueillir une médiathèque, une salle de cours et une salle de conférences. Belle illustration d’un lycée qui préserve l’héritage du passé tout en restant tourné résolument vers l’avenir...