mavrel a écrit :j.provot a écrit :mavrel a écrit :Hello
Superbe trouvaille! C'est un escudo de Philippe III d’Espagne. Très belle monnaie, entière évidemment qui a été frappée sans doute sur un galion de retour des Amériques, et les bords cisaillés pour faire le poids.
"Trouvée près du Havre", probablement un galion espagnol qui faisait escale pour y vendre les richesses d'Amérique.
Ils frappaient vraiment monnaie sur les bateaux ? Comment pouvaient ils contrôler le titrage, la quantité, etc. ?
Ce n'est qu'une supposition. Du XVIè au XVIIè d'énormes quantité d'argent et d'or ont été extraits dans les mines d'Amérique du Sud et transportées en Espagne par galion. Faudrait demander à un expert pourquoi on trouve des escudos de Philippe II ou III à flan circulaire et d'autres à flan très irrégulier.
Ces monnaies n'étaient bien évidemment pas frappées en mer.
A la fin du XVIème siècle, de nombreux gisements d'or et d'argent sont découverts dans les nouvelles colonies espagnoles d'Amérique du Sud.
L'Espagne ayant grand besoin de rapatrier au plus vite ces ressources en Europe pour continuer à assurer le train de vie et le développement de son empire, elle adapta sa fabrication monétaire.
A partir du règne de Philippe II les ateliers sud-américains se mirent donc à produire des barres irrégulières d'argent et d'or qui étaient simplement débitées en "rondelles" du bon poids. Peu importe leur forme, du moment que le poids du type monétaire choisi était respecté.
Ces rondelles étaient ensuite frappées au marteau entre deux coins. Si le poids était trop élevé lors du contrôle, on coupait directement un bout de la monnaie, accentuant la forme déjà particulière de celle-ci.
Voilà pourquoi ces monnaies issues du nouveau monde ont une forme irrégulière et que souvent seuls les motifs centraux ressortent en raison de la surface imparfaite lors de la frappe : une volonté de l'Espagne d'accélérer le transfert des richesses d'Amérique vers le vieux continent.
Il existe aussi des monnaies espagnoles parfaitement rondes et datant de la même époque : leur fabrication utilisait le procédé plus classique (laminage du métal, découpe à l'emporte-pièce des flans puis frappe au marteau ou au balancier). Celles-ci étaient donc principalement issues des ateliers historiques espagnols de la péninsule ibérique.