Raoul a écrit :Bonjour les amis,
Comme vous tous dans ma jeunesse, j'ai été mordu par cette passion ( en1980 ) avec un 6000D. Et comme vous tous, j'ai trouvé beaucoup de merdouilles , mais aussi des monnaies, des belles et des vilaines !! . L'époque était calme, conviviale, sans problèmes, les autorisations faciles. Nous étions peu nombreux.
Aujourd'hui, il y-a du monde, la machine à rêver a bien fonctionné, ( marketing, pub etc..) vous êtes nombreux ! et ça commence à se voir.... restera bien sur les fils à papa et quelques nantis qui iront traquer la pépite en Australie, pour eux pas de problèmes ils sont peu nombreux.
Pour le plus grand nombre qui ne cesse de grandir, ( et les problèmes avec ) ça risque de mal se terminer.
Je suis contre un permis, et une discrimination sociale et intellectuelle de la détection, contre les chasses gardées, les parcelles sous louées etc...
Je suis pour une formation au droit et au code rural, à la législation en vigueur, à une information publique concernant ce loisir, à une information précisant bien que le matériel utilisé ne dépasse pas 25 cm de profondeur donc ne menace pas les couches archéologiques, puisqu'il s’agit d'humus.
Voilà ce que j'avais à dire.
Amusez-vous bien les amis.
Bonjour Raoul,
J'approuve à 200% ton point de vue, s'agissant d'informer nos concitoyens sur la réalité de notre loisir et comme toi, dans l'absolu, je suis contre l'idée d'un permis et contre tout le reste, mais je suis pour davantage de solidarité entre nous, que nous cessions de nous diviser sur des questions d'éthique, d'images véhiculées par les uns et les autres, que nous soyons opposés aux pilleurs de sites classés, cela va de soi, mais que nous puissions nous soutenir les uns les autres en cas de coup dur me semble important et nous ne pouvons pas compter sur les associations existantes pour le faire!
Avec des moyens, nous pouvons faire avancer la justice et obtenir des jurisprudences favorables!
A vrai dire, je suis pour 65 millions d'utilisateurs, la détection devrait même être enseignée dans les écoles, car si elle a une dimension civique, elle a surtout une dimension culturelle en marche non négligeable!
A ce propos je vais vous raconter une histoire bien moins connue que celle de l'Atlantide et qui nous évitera de partir en Australie!
Il existe paraît-il quelque part un beau pays qui s'appelle la Macronésie (ou Macaronésie qui signifie" l'île des bienheureux" ou encore "l'île des Fortunés" en grec et que les géographes antiques situaient au-delà des colonnes d'Hercule, je la situerais bien plus proche de nous en me basant sur les connaissances actuelles). On a longtemps pensé que c'était là-bas le séjour des morts, mais ça, c'est la légende!
En fait, cette nation ne connaissait plus la mort, c'est à dire l'oubli, car miraculeusement presque plus personne n'y avait complètement disparu depuis qu'on avait inventé le bronze et par la suite différents métaux.
Tous les défunts qui vivaient là, avaient, sans le savoir, au cours de leur vie, semé des traces (une piécette, un bouton, une boucle, un clou ) si bien qu'on pouvait parfois suivre leur fantôme des milliers d'années plus tard au détour d'un chemin, d'autres pouvaient même resurgir ironiquement de la nuit des temps, à quelques centimètres de la surface, en murmurant encore leur nom, leur prénom, leur titre, en nous montrant parfois leur blason intact gravé sur leur sceau par exemple, alors que la grande Histoire amnésique pensait pourtant les avoir définitivement abolis de toutes les mémoires!
Si ce pays existe c'est parce que tous les jeudis, en honneur au dieu antique que ce jour glorifie ainsi qu'à sa nourrice connue sous le nom de Fortuna, son représentant jupitérien, élu par le peuple, y organise, sous la tutelle des Ministres de la culture et de l'éducation et de celui de l'écologie, une grande chasse au trésor à laquelle tous les enfants de cette belle République participent!
Chacun va où le hasard le mène, muni de son détecteur de métaux fourni par le Conseil Régional et invente son terroir. Il est évident que c'est bien mieux que de leur mettre à disposition un ordinateur qui les rendrait statiques, amorphes et totalement déconnectés du monde réel !
Bien sûr , des dangers existent et des adultes les encadrent dans cette démarche d'éveil de la conscience et de sociabilisation!
Les trouvailles intéressantes de chacun sont rapportées en classe où elles sont nettoyées, analysées et répertoriées avec l'aide de l'équipe pédagogique (chaque professeur apporte ses connaissances afin que soit menée une analyse scientifique précise , on va même à la rencontre d'experts quand cela s'avère nécessaire) , or la meilleure approche pour appréhender au plus juste ces objets est le moment où ces enfants doivent en imaginer leur histoire , ou celle de leur ancien propriétaire, sous la forme d'une narration, d'un dialogue ou encore d'un poème.
Ainsi, au travers de ces activités, les enfants comprennent mieux d'où ils viennent et apprennent en même temps à respecter la terre qu'on leur a transmis et qu'à leur tour ils légueront.
Les déchets trouvés, bien plus nombreux que les anciens artefacts rapportés à l'école, réclament une main d’œuvre considérable, car il faut qu'il soient triés avant le jour de Mercure suivant, quand l'Assemblée Nationale se réunit, et que se prennent toutes les décisions importantes afin que plus aucun métal nocif ne puisse finir de se désagréger à nouveau dans la Nature et que les autres retrouvent une utilité. Les métaux qui peuvent encore servir sont recyclés et servent à l'amélioration du futur, à des projets d'avenir et de développement durable, ou encore, aux artistes.
Ce pays est tellement rattaché au passé pour construire son avenir que son jeune président est lui-même gérontophile, c'est dire !
Naturellement, il n'y a pas de nourriture plus saine que celle produite sur ce territoire et comme nous sommes ce que nous consommons, ce peuple a une santé solide et une espérance de vie qui agace les Parques ,divinités dont je vais encore vous parler tout de suite, si elles n'en décident pas autrement en me foudroyant soudain d'une crise cardiaque.
En effet, comme c'est surtout un pays qui aime faire la fête, une des plus populaires est sans conteste la fête des Parques. Ce jour là, chacun se moque de ces impitoyables divinités en se déguisant en revenant et, à la nuit tombée, tous les enfants grimés, leur détecteur en main imitant par leurs mouvements la Mort armée de sa faux, font le tour de leur quartier en menaçant de vie ou de trépas les habitants pour qu'ils les laissent fouiller comme des pillards dans leur jardin où ont été dissimulés trésors et bonbons!
C'est un pays riche, un pays de cocagne, car c'est un pays qui sait tirer profit de son histoire avec un petit "h".
Heu, puisqu'on en parle ,concernant le "H" la loi est claire chacun fait ce qu'il veut, chacun plante ce qu'il veut, le fume s'il veut, s'en fait des décoctions, le mange, se soigne avec, s'en sert pour faire de la corde, du tissu ou de l'isolant qu'importe, du moment qu'il lui trouve une utilité!
Mais, malgré ce bonheur apparent, c'est tout le système écologique de la Macronésie qui est menacé, comme celui du monde entier , car elle subit, elle aussi, l'invasion du plastique !
Pour lutter contre ce fléau, elle a préparé un plan d'action qui pourrait avoir des répercussions intéressantes; les penseurs de Macronésie ayant constaté que nous utilisions déjà une monnaie en fer, certains ont émis l'idée de créer une moyen de paiement en plastique équivalent à l'or, ne restera plus qu'à mettre au point un détecteur capable de repérer ce matériau afin que le monde se mobilise pour récupérer ce qui pollue les sols, les océans et participe à l'extinction de tous les êtres vivants sur la planète, mais encore faudra-t-il que les archéologues des autres pays acceptent qu'on laisse le peuple ramasser ce plastique enfoui parfois depuis plus de 50 ans, ce dont nous sommes en droit de douter ! Je pense qu'ils n'ont pas tord d'être pessimistes quant à l'avenir de leur projet, d'autant qu'on aura du mal dans ces pays à faire avaler aux archéologues que nos détecteurs ne pénètrent pas plus profond que la couche d'humus quand il n'y aura même plus d'humus !