Pasmar a écrit :Bonjour
Hier, Gerbilleland le vice-président de l'ANDL a été convié à une réunion au ministère de la culture, nous ne savions pas à l'avance ce qu'on nous voulait...
Voici sur le forum de l'ANDL le compte-rendu de cette réunion.
http://www.detection-loisir.com/forum/v ... php?t=6575" onclick="window.open(this.href);return false;
Veuillez S.V.P. rester courtois dans vos réactions, les modérateurs de détecteur.net vous en seront reconnaissants.
Cordialement
Pascal
Encore une fois on distingue une volonté systématique à la répression plutôt qu’à la coopération et au dialogue. Outre ceci, on constate, une fois de plus, un écart immense entre les personnes qui gèrent nos ministères et la réalité du terrain.
Quand bien même les textes de lois actuels seraient modifier afin de sévir et de mettre en prison tous les détectoristes de loisirs, encore faut-il qu'il y ait du personnel pour effectuer la "traque" des « pilleurs » (comprendre « M. et Mme Tout-le-monde » qui, le dimanche matin, se livre à cette activité reposante)! Notre pays manque cruellement de policiers et de gendarmes pour assurer notre sécurité, pour encadrer les accidents routiers, pour démanteler les réseaux de drogue, de pédophiles, de violences urbaines... et l’on pense que cela n’est pas un problème ?!! Que nos gendarmes bosseront 24/24 et passeront donc leur nuits devant leur ordi à relever les IP des internautes des forums de détection et leurs journées dans les champs, les forets et autres aires de détection, à la recherches de ces maudits assassins que représentent les utilisateurs de poêle à frire ?!
Le décalage est là : penser que l’état mettra en œuvre du personnel pour chasser les détectoristes, alors même que la violence dans nos rues ne cesse de croitre, que la criminalité sur le net n’arrête pas de se développer. Penser également que les « vrais pillards » seront inquiéter par ces mesure reste tout aussi utopique.
Il est vrai que certaines personnes mal attentionnées utilisent des détecteurs de métaux pour sonder les sols de sites archéologiques. Une infime minorité, oui. De la même façon qu’il existe, chez les archéologues, grands défenseurs du patrimoine mondial devant l’éternel, quelques coquins qui rapportent chez eux, sous le manteau, tel ou tel objets archéologiques. Ils ne sont pas nombreux, mais ils existent. Va-t-on, dés lors, procéder à des fouilles corporelles de nos chercheurs afin d’être certain qu’ils ne ramènent pas chez eux, le soir après le boulot, des objets anciens ? Bien dissimulés dans une petite poche pour les étudiants et correctement emballés, plastifiés, sur palette, pour les maitres de conférence ayant des contacts hauts placés et dont la notoriété ne pourrait en aucun cas être entaché de suspicion de « pillage »…
Vraiment, soyons sérieux un moment :
D’une, les moyens techniques et humains actuels sont insuffisants à mettre en place une traque de détectoristes. Pour développer des moyens, il faut des crédits, et si la France avait la possibilité de le faire, on ne nous parlerait pas de rigueur et de coups de rabots sur les niches fiscales toute la semaine…
De deux : les pillards continueront leurs offices sans inquiétude, car ils ne seront pas concernés. Dans son entêtement à vouloir confondre « pillage » et « détection » le ministère pense pouvoir régler le sort quelques uns en pénalisant le plus grand nombre.
C’est un peu comme si on tentait d’interdire la chasse pour lutter contre le braconnage. Mais ce qu’ils ignorent, ou se qu’ils feignent d’ignorer, c’est que les pillards officient la nuit, en catimini. Ils sont en marge des forums de détections, interviennent sous couvert d’anonymat, sur des sites très précis, en cours de fouilles. Les pillards n’administrent pas des blogs ouverts à tout le monde pour afficher leur trouvailles, n’interviennent pas sur des forums publics pour échanger leur photos et ne postent pas des vidéo de leur sorties sur Youtube. Les pillards jouent la discrétion à outrance et ne sont pas, à mon avis, du genre à étaler leurs piécettes en public. Les pillards restent une minorité qui, de toute façon, continuera à saccager les sites en cours de fouilles. (Il serait d’ailleurs intéressant de connaitre de quelle manière les pillards restent informés desdits sites…)
Le fait de pointer, de discriminer officiellement les détectoristes n’aura finalement aucune répercussion sur le terrain : chacun continuera à chercher des petites monnaies anciennes le dimanche matin, en même temps qu’on repère les coins à cèpes ou les cours d’eaux poissonneux. En revanche, les blogs amateurs et autres forums disparaitront peut-être, oui. Quel succès ! Quelle gloire ! Mais tous ces moyens dont je parlais plus hauts, logistiques, humains et financiers, si tant qu’ils puissent un jour être débloqués, en valent-ils la chandelle ?
Si l’on devait faire un rapprochement avec une loi actuelle, je songerais à la loi HADOPI. Pour mémoire, il y a 10 ans Monsieur et Madame tout le monde pouvait, depuis chez lui, télécharger de la musique MP3 sans acheter le disque, et donc sans rétribuer les artistes (et surtout les maisons de disque). La loi HADOPI a donc été mise en place pour tenter d’endiguer le flot de téléchargements illégaux.
Le débat n’est pas de savoir si ce principe est éthique ou non, si cette loi est efficace ou inutile.
Je prends cet exemple car elle illustre bien les « pressions » de la naissance de ce texte. Initialement, ce sont les « majors » qui ont toussés et ont demandé aux gouvernements de légiférer sur ce « fléau ». Sans la pression de ceux-ci, chacun serait encore libre de downloader les titres de son choix.
Qu’en est-il de la détection de loisirs ? Quel lobbying aura force de persuasion pour déclencher la création d’une cellule de chasseur de détecteurs ? Qui ira mettre la pression au gouvernement, déjà bien endetté, pour débloquer des fonds destinés à lutter contre un ennemi qui n’existe pas ? Et surtout, qui saura expliquer, JUSTIFIER (car il s’agit de l’argent du contribuable, rappelons-le), en quoi la détection de loisirs pratiquée occasionnellement par quelques milliers de personnes en France, nécessite, IMPOSE une quelconque enveloppe budgétaire ? Personne.
Je suis navré, Messieurs les archéologues, mais les priorités sont ailleurs, d’autant que le parallèle entre pillage et détection n’est absolument pas fondé mais juste uniquement dénoncé par les anti-détections, forcément parti-pris.
Les pilleurs sont en nombre tellement insignifiants que la plupart des gens ignorent même leur existence. Lorsque des hooligans finissent par battre à mort un gendarme, on s’interroge sur les moyens éventuels pour faire cesser la violence dans les stades, mais là encore, les moyens manquent, au grand dam de tout un pays…
Alors si vous pensez que vous parviendrez à poussez nos gendarmes dans les champs et nos policiers dans les bois, à la recherches des papys criminels ou des pères de familles assassins, continuez vos rêves d’Icare.
A mon sens, vous feriez mieux d’occuper un peu mieux votre temps et, plutôt que d’incriminer des blogs amateurs et une communauté qui n’a de cesse de vouloir dialoguer avec les autorités pour faire cesser les amalgames sur la détection de loisirs.